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 Qu'est-ce qu'un souvenir pour un avenir [PV Tolim]

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Sora Hyûga
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Sora Hyûga


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MessageSujet: Qu'est-ce qu'un souvenir pour un avenir [PV Tolim]   Qu'est-ce qu'un souvenir pour un avenir [PV Tolim] EmptyMar 19 Mar - 8:38


Qu'est-ce qu'un souvenir pour un avenir [PV Tolim] Lune_r10
...]Un souvenir est une mémoire...





De chaque évènement passé, l'Homme garde une trace. Aussi infime puisse-t-elle se révéler, jamais elle ne s'efface ou n'ose se confondre avec une autre, et ce au dépit des raisons que l'individu expose pour prouver le contraire de ces mots. Ces traces s'impriment, s'encrent et ne se détruisent, hors de notre contrôle, des frontières physiques, elles nous sont imperceptibles et complètement inaccessibles, au malheur de ces individus qui prétendent tout contrôler dans notre monde. Les hypocrites.

A cause de ces traces, l'Homme peut souffrir. Il souffre de leur existence, du passé qu'il représente, de cette part d'eux qu'il renie au présent comme au passé. Il les oublierait toutes sans exception, si cela leur permettrait d'atténuer leur souffrance, mais il sait cela impossible, alors il rejette, envoie, tourne le dos et court. Court vainement, pour ne plus vouloir jeter un regard en arrière, alors que sa curiosité le ronge, et qu'un jour ou l'autre elle le poussera quand même à prêter un regard par-dessus son épaule, et là il sera englouti dans ces ténèbres qu'il tente de fuir. L'idiot. L'inconscient. L'Homme n'a pas été conçu pour fuir, et lui tend à contrer les lois mêmes de la nature. L'idiot. L'inconscient.

Dans son incapacité à fuir, l'Homme se résout inéluctablement à faire face, à supporter, et pour cela il marque sa peau, une autre façon de s'évader et d'échapper. Il y laisse naitre des cicatrices. D'autres traces, celles-ci plus victorieuses, flattent son égo. Il laisse entendre des dires sur ses exploits, sur ses réussites. Des traces sous forme de mots. Elles se répandent, le flattent, il est heureux, il continue sa route. Il n'oublie pas malgré tout. Son sourire se rabat. Il offre un sourire sarcastique aux spectres qui le rongent.

De ses souvenirs, l'Homme garde une trace. Indélébile, quoi qu'il fasse pour y remédier, jamais il ne parviendra à l'effacer. A faute de fuir, il tente de la camoufler, de l'étouffer jusqu'à ne plus la voir ni l'entendre, mais toujours une ombre subsistera. Elle colle à la peau, en toute circonstance, en tout lieu, elle ne se décollera jamais, n'importe les efforts déployés. Indélébile. Mesquine. Elle le poursuivra jusqu'à la fin de sa vie. Il mourra avec ses fautes. Quoi qu'il en pense, quoi qu'il fasse, quoi qu'il puisse prétendre, il est condamné. A l'exemple de ses ainés et de ses frères. Jamais aucun être dans cette vie ne fera exception, tous vivent avec leur démon. Moi y compris.

Du haut de mes dix-huit années, j'ai vécu, j'ai rencontré, je n'ai jamais une fois pleuré. Pas à mon souvenir, aucune trace sur ma peau, je ferme les yeux, la pluie a cessé. De mon enfance, je préserve pourtant nombreuses cicatrices, toi en faisant partie, toi qui accompagne chacun de mes périples, qui m'a soutenue tout le long de ma vie en tant que jônin, pour marcher à mes côtés sous ces nouvelles averses qui composent une nouvelle période de ma vie. Elles sont nombreuses, elles l'ont toujours été, et tu les prônes. Tu es le résultat de ces maux dont ma mémoire ne daigne me débarrasser. L'ombre dans laquelle je me plaisais à me réfugier. Un démon au sang chaud. Dans lequel je me blottis, je cache tous mes remords.

Durant mes dix-huit années de vie, j'en ai consacré plus de sept à Konoha, ce village pour lequel je me dévouais encore corps et âme à peine dix jours auparavant, pour lequel je résidais au sein des frontières du pays du feu, et pour lequel aujourd'hui je m'exile, je me tiens à l'écart. Je remonte ma frange, mon doigt fait S et il me regarde en posant le contenant de soupe devant moi. Mes yeux s'y noient. Je le vois partir, son attention rester, je dois faire plus attention.

Après cette rencontre pour le moins inopinée à la limite des frontières de Kumo, je préfère m'en évader quelque temps, me faire oublier, par cet homme, son peuple s'il vient à parler de moi, je suppose que non. Il paraissait trop sympathique pour me vendre, il était prêt à m'offrir un foyer pour la nuit, mais pourquoi prendre le risque. J'ai quitté le temple. J'ai quitté la sécurité. Deux nouvelles traces sur ma joue. Un nouveau souvenir à mettre en mémoire. Lui aussi ne m'oubliera pas. Malheureusement. Je ferme les yeux, encore.

Il pleuvait averse, deux heures plus tôt encore. La veste de mon père, mes affaires, trempées, je m'en doutais. N'ayant grandement le choix, j'ai revêtu la veste humide, ai positionné le col par-dessus ma tête, il s'avère assez grand et j'ai couru. J'ai couru pour ne plus revenir, non pour fuir. Plus par besoin, que par nécessité, j'ai couru, et ce jusqu'à atteindre les frontières, jusqu'à que la virulente pluie s'apaise et que la soirée s'achève. Alors seulement j'ai redescendu le col et mes pupilles se sont confondues avec la lune. A demi-pleine. J'ai immédiatement baissé les yeux.

La soirée fut sur le point de se terminer, quand je décelai au loin cette petite auberge, à la frontière. Quelques lumières transparaissaient de par les fenêtres, et ce fut en parfaite conscience de mon état que je m'y suis aventurée. Moi qui n'appréciais pas le contact humain. Moi qui éludais chaque établissement qui puisse être habité par l'Homme. En mon fond, je soupire. Tous nous devons accepter une part de contradiction en notre être, sinon nous mourrions d'égocentricité. Ainsi la vie va-t-elle et ainsi je la déteste.

Quelle expression a tirée l'aubergiste en te voyant ! Il a dû se demander ce qui lui arrivait !

Est-ce forcément de ma faute si ma petite taille impressionne ? Je suis née avec cette morphologie, je ne peux rien y faire...

Ce n'est pas qu'elle impressionne, Sora, c'est qu'elle étonne ! Tu ne le laissais déjà pas voir tes yeux, alors penses-tu bien qu'il s'est posé des questions en te voyant arriver avec ta veste humide et ta bourse remplie. Ce n'est pas courant de croiser des petites filles de ton genre.

Je ne suis plus une enfant, fais t'en une idée, je t'en prie. L'apparence n'est pas un tout, et qu'ils s'y accommodent au lieu de me considérer telle une pestiférée. Je fais tout pour que personne ne te remarque, et cela n'est pas suffisant pour que ma différence cesse de s'exhiber. A long terme, je ne saurai plus trop que faire pour passer inaperçue.

Enlève-toi cette idée de la tête, tu ne passeras jamais inaperçue. Même si tu t'efforces de cacher tes yeux, tu ne pourras jamais cacher ton petit mètre-quarante et ton manque d'émoi. C'est une partie de toi que d'être une enfant froide…

La nuit est sombre dehors. La salle se désemplit à l'intérieur. La lumière est sereine et douce. Ma précédente expédition extérieure ne parait plus. Tout n'inspire que confiance, tout n'inspire que détente, enfin, quand mon oreille se tend et alors mon attention se dérobe du bol vide devant moi. Elle se dérobe au-delà de mon épaule, se cale à hauteur de la porte que moi-même j'ai passée un peu moins de deux heures plus tôt. Elle s'ouvre. Elle grince. Mon échine se tend, se raidit. Une journée qui avait l'air de se terminer si bien, j'aurais dû me douter que cela dissimulait quelque chose.

Une trace. Un mauvais souvenir. Je détourne la tête, rassemble mes souvenirs. Grimace. Je sens ma mâchoire se serrer, torturer mes os, j'ouvre la bouche pour relâcher la pression, mes mains se déposent sur mes genoux, l'une palpe l'autre. Un contact. Non, le mauvais rêve s'avère réalité.

On dirait le Yakuza que toi et Kei dûtes supporter lors de…

Je sais.

En trois mois, il n'a pas beaucoup changé. Toujours aussi charmeur.

Tais-toi.

On dirait que sa présence te déplait.

Ce n'est pas qu'une impression, alors cesse de rire, maudit démon. Cet assassin qui se prétendait notre allié pour notre tâche a bien failli nous mener droit vers la fauche de la mort. A croire qu'il se soit moqué de nous depuis le début, avec ses soi-disant relations envenimées avec cette branche criminelle prétendue immorale. Nous étions en recherche d'informations pour remonter à de vils individus de cette organisation, il prétendait pouvoir nous fournir les informations requises et nous avons déboursé la somme qu'il demandait. A supposer que quelqu'un de plus farouche l'ait payé pour se débarrasser de nous et nous envoyer droit dans la gueule du loup auparavant. Comme quoi, l'Homme peut n'être pourvu d'aucune parole.

Tu ne parlerais pas de cette fameuse parole que tu as donnée à ton village quand l'on t'a promue jônin il y a trois ans, par hasard ? Et puis, quelque chose me dit qu'il n'y a pas que ce manque de morale qui te monte contre lui… tu n'es pas le genre de personne à se soucier de ce genre de détails d'habitude, tu les prévois même d'avance...

Ferme-la.




~... remember before ~



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Tolim
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MessageSujet: Re: Qu'est-ce qu'un souvenir pour un avenir [PV Tolim]   Qu'est-ce qu'un souvenir pour un avenir [PV Tolim] EmptySam 23 Mar - 10:23

~ Bulletin Cérébrale ~

La froidure avait suffisamment rongé mes os pour la journée. En même temps, mener bataille pendant près d'une après-midi, y'a de quoi sévèrement vous les brisées. Néanmoins, ces 4 ninjas d'élite avaient tout de même fini par rejoindre ma longue collection. De quoi porter de nouvelles études sur ces cadavres, déceler et percer à jour tous leurs secrets. Tel était ma nouvelle vie aujourd'hui. L'existence.. Acquérir toujours et encore plus de puissance ! Sans contradiction, sans opposition dérangeante. Le pied pour un savant scientifique quoi.. Bref et comme je l'avais dit en haut et en clair, ce ne fut pas des pecnots qui s'étaient opposés à moi et désormais mon corps se retrouver jonché de multiples estafilades allant du haut du torse jusqu'aux entrejambes (mes parties intimes s'en retrouvèrent épargnées, fort heureusement pour moi d'ailleurs) et comme je n'avais eu ni _l'envie de sacrifier mon chakra pour panser ses frivoles blessures et ni la motivation d'ailleurs, je conservai ces nouveaux traits de mon anatomie en décidant que je les partagerai avec une des ces nanas qui raffolent de ce genre de physique viril, bridé de cicatrices. Et dans l'auberge où je me rendais, ce n’était pas ça qu'il manquait.. Tandis que la nuit offrait son plus profond voile d'ombre, les fins doigts de quelques demoiselles dansaient fébrilement sur mon corps endolori & jonché d'estafilades et de griffures qui se mettaient à cicatriser. C'était un agréable moment après cette dure journée de labeur, mais je ne pouvais pas me complaire indéfiniment dans la position où j'étais actuellement. Elles essaieraient de me faire les poches, c'était indéniable et c'était écrit sur leur gueule qui plus est. Ce genre de fille qui ne fait rien en l'échange de quelque chose, comme c'est désagréable. Mais ce n'est point pour autant que j'allais leur dire ce que je pensais d'elle. J'étais sensible à leur fragilité, alors non. Mais putain quoi ! Un déserteur comme moi, tueur de milliers d'hommes n'osait pas avoir du répondant envers de vraies petites déesses.. Un bref salut et je quittais ma chambre pour me rendre au coeur de l'auberge, histoire de déguster le met du jour et de mettre à jour mon registre culinaire. Chaque jour un truc de nouveau, c'était assez varié. Mais au coeur de la digne enseigne, nombre de personnes étaient de passage. De tout bord, de tout âge et de toute...race. J'étais réellement surpris de la voir ici- tiens, elle qui ne devait plus être de ce monde venait de me jouer un mauvais tour. Se planquer ? Hmph... non. On'aurait une discussion de toute manière alors pourquoi tenter d'éviter l'inévitable ? En plus elle à ces fameux byakugan alors ce serait encore plus ridicule de ma part de tenter de faire l'inexistant... RAHHH MERDE QUOI !! Même pas une soirée tranquille. A croire vraiment que ma destinée soit faite pour que ceux que j'ai emmerdés viennent m'emmerder à mon tour..

~~~

Pénétrant sereinement dans l'abyme incessant, Tolim eu en reflex d'esquiver la jeune fille qu'il avait rencontrée il y a quelque temps. Prenant place au comptoir en tant que digne et bon citoyen, il se fit servir une liqueur laiteuse à la propriété tellement enivrante qu'elle aurait de quoi mettre à sac tout un bataillon. Mais ce n'était pas comme-ci il s'agissait de la première fois qu'il en prenait, il y était secrètement habité et avait développé des anticorps pour contrer cette explosion d'ivresse que tout le monde a à la première gorgée. Chose faite, il détourna légèrement son regard sur la gauche comme pour faire fi de la qualité de sa boisson, mais il n'en était rien au final parce qu'il voulait seulement voir si la dame aux yeux blancs était toujours là. Assied sans broncher presque à côté de l'âtre en le toisant du regard. Elle savait intimider les gens et avait sa manière de s'y prendre que Tolim ne pouvait qu'admirer, pour l'avoir déjà affronté personnellement. Eh d'ailleurs s'il était si surpris de la voir ici, c'est parce qu'elle était supposée être morte et enterré depuis leur précédente entrevue. Mais si elle avait un peu de jugeote, elle savait qu'il n'avait pas eu le choix de faire ça et qu'c'était un peu contre son propre gré. C'était une hypothèse à mettre en avant s'il était amené à lui faire la discussion durant la soirée. Mais rien n'en était encore sûr. Alors pour pallier à tout risque d'attaque-surprise, il décida de blanchir son chakra de toute suspicion. Technique qui ferait que ses cavités ne seraient plus parcourues par des flux même pour un dojutsu comme le Byakugan (du moins, il l'espérait) et profita donc pour braquer la nukenin Hyuga. Un retour de flamme, une vengeance expéditive, on à pas le temps sur le feu de l'action de tout anticiper donc valait mieux prévenir que guérir. Mais il serait plutôt exagéré qu'elle attente la moindre action envers le Nukenin dans une salle comme celle-ci aussi bondé de monde. Elle se ferait arrêter c'est certains. Eh c'est dans un flot de méditation que Musashi parvint à la conclusion qu'il irait lui même à sa rencontre. Son physique à la démon-star étant au diapason de ses origines Yakuza, il n'aurait aucun mal à faire son tour de charme. Après, dépendait encore de la façon dont il allait s'y prendre le bougre. Bousculant son siège vers l'arrière en poussant des pieds sur le bas du comptoir, il termina d'un trait le contenu du verre avant de se diriger d'une démarche élégante laissant à penser qu'il était sous l'emprise de l'alcool, vers la jeune Hyuga pour qui (il en pensait).. Argumentant sa gestuelle sophistiquée en prenant le contenu d'un vase par pirouette, il finit par tendre le bouquet à la jeune femme en lui faisant son plus beau sourire. Il n'était pas idiot et savait qu'elle ne céderait pas à ses avances, mais cette mise en scène était parfaite pourtant..

- Si j'avais crû te revoir un jour, crois moi que je me serais peigné pour l'occasion. Mais comme t'est supposé être crevé... euh hum.. Enfin, tu sais que j'y pouvais rien et que c'est pas de ma faute ce qui t'est arrivé la dernière fois, donc fait pas cette tronche quoi.. Moi je t'aimais, mais un contrat est un contrat quoi.. Comprends-le et en plus, on vient de me planter un couteau dans le dos à l'instant même, ça devrait te faire plaisir pour des retrouvailles non ?

En effet, l'habile assassin venait d'être la victime d'une attaque plutôt habile visant à le détruire. Prenant appui sur la poutre à côté de lui, il retira d'un geste ferme la lame. Plaquant sa main en guise de reflex, il prit position à la table de celle qui ne l'avait pas pour le moins du monde, invité. La douleur lui fit plisser les yeux, mais il conserva tout de même son sourire.
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Sora Hyûga
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MessageSujet: Re: Qu'est-ce qu'un souvenir pour un avenir [PV Tolim]   Qu'est-ce qu'un souvenir pour un avenir [PV Tolim] EmptyDim 31 Mar - 14:27


Qu'est-ce qu'un souvenir pour un avenir [PV Tolim] Lune_r10
...]Une mémoire est un poison...





Il peut nous empoisonner les veines, ce souvenir. Souvenir amer, souvenir de sang, souvenir en plâtre blanc, il nous emprisonne les membres et jamais ne nous libère. Il est fourbe et condescendant, insensible au supplice des larmes et à l'aspect misérable des supplications en sanglots. Il est l'assassin de nos âmes. Sans cœur ni pitié, il est le plus insaisissable des mercenaires, le plus fidèle des serviteurs de Satan, le fruit le plus obscur des semences de notre passé. Nous en sommes effectivement l'inavoué créateur et tout à la fois la victime affligée dans ses propres tourments. Un double rôle que nous tenons pour ces images d'horreur et de tort que nous voudrions nous contraindre à oublier. En vain. Il a déjà eu le temps de s'imprimer et de s'imprégner dans nos chairs, ce souvenir. Ce souvenir que chacun voudrait oublier.

Pour ma part, je me suis résolue à ne jamais oublier. Effacer les cicatrices laissées par les épisodes sombres de ma vie, quelle perte de temps et quel espoir démuni de valeur. Un passetemps d'idiots et de naïfs, eux qui osent croire encore en la bonté de l'Homme et de la vie. Des idiots démunis de conscience et de perspicacité, et si encore ils savaient convenablement se servir de leurs yeux. Mais faut-il ne pas trop s'éloigner du sujet que je me cible et du fait en lui-même d'oublier pour ne pas s'engourdir, alors qu'en réalité tenter d'oublier ankylosait davantage que daigner vivre aux côtés des sourdes mais omniprésentes âmes du passé. Certes, elles provoquent la tristesse, la colère, les remords, et toutes ces futilités pour lesquelles les femmes pleurent et les hommes cèdent. Mais est-on obligés pour autant d'avoir mal et de continuer à souffrir ? Ce n'est pas contre ces souvenirs qu'il nous faut nous battre, mais bel et bien contre leur poison.

Invasif et douloureux, le poison de la mémoire est plus nocif encore que celui du scorpion. Non content d'engendrer nombreux problèmes physiques, telle la manifestation de la colère ou de l'angoisse, il s'attaque également au mental, à notre seul véritable repaire dans une monde peuplé de déraisons, et dès lors nous n'érigeons plus aucune barrière. Nous sommes soumis à son pouvoir, à ses effets de lourdeur, d'impulsivité et de rage, victimes sans le comprendre du sentiment des images que nous tentons inconsciemment de brûler. Les images, mais pas le sentiment. Sentiment qui est poison, contrairement au décor que nous nous évertuons à déchirer. Imbéciles qu'ils sont et que j'ai décidé de n'être, en éradiquant de mon être la rage, la nostalgie et la tristesse, fruits du poison qui n'eut jamais l'occasion en moi de naitre.

Et pourtant, tu voues une haine flagrante envers cet individu. Tu es donc toujours éprise par le sentiment de trahison qui t'a emprisonnée ce fameux jours trois mois plus tôt.

Pas trahison mais immoralité. Et ce n'est pas le souvenir de cette trahison qui me reste en-travers de la gorge, mais plutôt cet homme dont l'apparent dédain me répugne plus qu'il ne m'étonne. Il expose fièrement ses cicatrices, bien que je doute que ce soit pour des raisons sincères, et marche d'une hauteur qui ferait perdre ses feuilles à un arbre. Il ne cesse d'être fier de sa personne et j'avais osé espérer qu'il se soit cassé la figure en essayant de tenir sur son piédestal. Malheureusement le voici encore plus confiant qu'auparavant, armé de son sourire à trois sous et de son horripilante démarche de charmeur de bar. Un paon sur le point d'être déplumé et qui profite tant qu'il le peut de ses couleurs. Un con comme on n'en aperçoit plus, en somme.

Il s'est installé à l'accroche du bar et je n'en attendais pas moins de lui. Loup parmi les brebis, goûtant à leur breuvage tout en essayant de se vêtir de leur peau douce et innocente. Une déplorable couverture qui ne parviendra jamais à me tromper. Le loup reste loup et ce quels que soient ses efforts pour se fondre dans une masse blanche et laineuse, dépourvue de toute menace. D'ailleurs, il n'est pas le seul dans cette salle à présenter un mauvais augure et à le masquer pour n'être surpris par ses compères. L'Homme est naturellement doué pour le paraitre quand il est question de sa survie, et je ne fais pas exception; au-dessus de la nuée apaisante instaurée par la tranquillité de la nuit et des lampes éclairant l'espace, flotte sans qu'ils ne s'en doutent une méfiance sournoise et meurtrière : elle s'affûte, patiente, en attente d'une prochaine victime.

Je le vois soudain tirer son siège et vider sans autre temps le verre disposé devant lui. Nouvelle assurance dans ses gestes. Nouvelle intention, nouvelle amorce. Mon arc sourcilier gauche se tend à la vision d'une marche souple et hasardeuse. Il ressemble à une gazelle tentant de combattre le sommeil d'un puissant somnifère et il m'en devient presque risible au fil de sa progression dans la salle. Pathétique qu'il est à vouloir s'avancer jusqu'à moi, car il sait qui je suis et je sais qui il est. Il ne suffit parfois que d'un regard pour reconnaitre l'inconnu, et cet inconnu-là me convient moins encore que cette rencontre inopinée en les enceintes de Kumo. Ses intentions m'apparaissent floues et pourtant sont-elles fort nettes dans mon esprit. Une éclaircie lugubre sous la forme d'un bouquet de fleurs qu'il ne put que dérober au vase à deux pas de la table. Pathétique je pense à nouveau.

Mes yeux s'en détournent et je sens mon menton atterrir doucement sur la paume de ma main. A peine commence-t-il à parler qu'il m'ennuie déjà de ses prochaines tirades. Les refrains sont après tout conçus pour être répétés et ignorés, et dans un certain sens le Yakuza n'est autre qu'un mauvais refrain de ma vie qu'il me suffit d'ignorer pour qu'il disparaisse. S'il tente quoi que ce soit à mon égard, je le sentirais venir de toute façon, sa proximité vis-à-vis de moi faisant que. De plus, autant que moi, il tient probablement à sa couverture, à sa tranquillité d'une vision morale de la situation, et j'entends sa voix se recourber. Vraisemblablement, la vil méfiance a trouvé sa victime et s'est abattue sur lui par le biais de ce couteau dont il évoque aussitôt la présence, au sein de sa prochaine phrase sarcastique à mon encontre.

Au moins, maintenant il a une raison de marcher comme un canard étourdi !

Canard étourdi, mais où vas-tu piocher d'aussi ridicules comparaisons ? Sûrement la troisième que tu m'évoques aujourd'hui, et n'est-ce à mon plus grand malheur la dernière de la journée. Imperceptiblement, je penche la tête de côté. L'obscur serviteur du sournois sentiment s'est aussi vite éclipsé que manifesté. Une regrettable constatation en vue du peu d'attention que le Yakuza lui a accordé lors du coup. Si au moins il avait eu l'audace de l'achever, cela lui aurait valu un minimum de mon estime. Là, il ne mérite que le titre de lâche débiteur du Diable et qu'il aille se faire châtier par ses commanditaires, ce n'est pas moi qui irais le plaindre.

Même toi tu n'as pas senti le danger venir. Imagine que ce coup t'ait été dédié ?

Une blessure de plus ou de moins. Si cet individu avait voulu m'agresser, il aurait probablement joué de la même maladresse qu'avec le Yakuza et m'aurait ratée de peu, comme il en est le cas pour ce dernier. Je n'en aurais été désobligé que quelques heures, un jour tout au plus. Ce n'aurait pas été un petit coup de couteau et un peu de sang qui m'auraient vidé de toute ma contenance de toute façon.

Et tu oses le blâmer de son surplus d'assurance ? Tu t'écoutes de temps à autre, Sora ?

L'esquisse de mes yeux s'arrondissent tout à coup et l'intérêt sépare mon menton de ma paume. Ma mâchoire essaie de se refermer, mais s'émet une opposition incontrôlée. Elle tremble légèrement et mes doigts se rétractent sur ma paume, alors qu'un déplaisir sans nom pique mes joues et que la circulation du sang dans mes veines se bouche. J'ai mal. Mon cou me fait mal, la pression des tendons est trop affirmée. Un orage éclate en mon creux.

Je le regarde, sans prononcer, s'installer à ma table et investir le peu de quiétude qui me restait. Il la fend d'un regard, de ce sourire qui m'épargne mais qui me révulse de tout mon être et de toute mon âme. Tu l'observes, toi aussi, le cœur lourd et les poings serrés, parce que toi aussi il te révulse à cet instant, parce que l'honneur, décidément, il ne connait pas. Envoyer à la mort pour ensuite quémander un peu de pardon. Quelle douce colère qui m'éprend tout à coup, et cette folie qui imprègne soudain mon blanc regard…

"Dommage que tu sois encore en vie, si tu savais comme ta douleur m'est indifférente… Le seul plaisir que j'aurais pu tirer de cette rencontre, c'est celui de te voir t'écrouler, en sang, sur le sol, Musashi."

Il ne m'est pas inconnu, le surnom par lequel il se fait appeler. Elle ne remonte après tout qu'à trois mois, cette mission de rang A qui a entrainé notre rencontre sur les terres arides et inconnues aux alentours du pays des roches. J'avais même pris la peine de l'interpeler par ce pseudonyme, par respect envers la personne et parce que Kei le voulait et que je n'étais pas d'humeur à la dispute ce jour-là. Tolim que je l'avais appelé la première fois, et peut-être ignorait-il jusqu'à présent que j'aie toujours été en connaissance de son prénom de naissance. Musashi si ma mémoire ne me trompait pas et ordinairement elle ne me trompe pas. Un prénom auquel il n' a plus recours d'après mes sources, pour des raisons un peu trop brumeuses que pour être glorifiantes pour le jeune homme.

Je n'éprouve plus aucun respect envers cet individu à ce jour, alors pourquoi encore le flatter dans son choix de patronyme ? Cela aurait été si ridicule de ma part que je m'en serais aussitôt pendue, plongée dans la honte jusqu'à la fin de ma misérable existence et de la vérité qui enrobe l'intégralité de ma vie. Il eut beau m'exposer ses excuses, respect des contrats oblige, n'est-ce pas ? Cela n'en restait pas moins une trahison envers l'une ou l'autre personne, et malgré mon nouveau statut de nunkenin je continuerai tant et toujours d'observer certaines valeurs, dont celle de préserver l'honnêteté d'une parole. Ce qu'il n'avait pas fait, et pensait-il de ce fait que je l'accepterais à nouveau, lui et ses tirades de mal aimé ? Il avait fait ses choix et j'avait fait les miens. Qu'il les assume à présent, et seul. Jamais je ne daignerai l'y aider.

Sur la table, s'allongent mes avant-bras. A sa surface, mon index dessine des ronds ovales.

"Si je travaillais encore pour les forces de Konoha, nul doute je t'aurais volontiers vidé du reste de ton sang. Mais dans mon actuelle situation, je ne pense pas qu'une quelque intervention pencherait en ma faveur."

Mon doigt tente de s'incruster dans le bois et mon souffle s'évase comme pour n'être entendu que des oreilles qui se vouent au silence. Une impression. Mes sourcils s'affaissent. Etrange euphorie qui m'incombe.

"Tu as été assez naïf pour croire que moi et mon équipier nous laisserions battre par ces hommes ? Tu n'en avais pas préalablement jugé le niveau, je me trompe ? Te reposer sur des certitudes aussi peu tangibles que celles que pourraient te fournir tes employeurs… n'est-ce pas une preuve de stupidité de ta part ?"

Je ne réponds pas souvent à l'irrespect que mes ennemis me portent. Il ne m'atteint si peu ordinairement, qu'il glisse sur moi comme l'eau s'écoule tranquillement sur la roche lisse au bord des digues. Leurs pensées à mon égard comportent si peu d'importance d'habitude à mes yeux. Je me suis sans cesse moquée du regard des autres sur moi. Pourtant, cet homme était parvenu en une rencontre à me sortir de mes gonds, à faire naitre un venin de son souvenir aussi puissant que celui de mon père avant que je ne le fauche de mon savoir. Il représente cette peste que je m'évertue à éradiquer, impalpable et mesquine, mais qui en temps normal se réfugie en moi, et non en-dehors sous le couvert de ce sourire de charme. Je le méprise plus encore que n'importe quel autre homme, et mon ongle griffe la table jusqu'à son bord.

"Que me veux-tu au juste ?" claquai-je plus violemment en cramponnant mes doigts au bord de la table. "Me démunir des derniers résidus de contenance qu'il me reste ? Tu es un Yakuza… n'est-ce pas une preuve en soi du sadisme qui t'habite !"





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