AccueilAccueil  PortailPortail  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le deal à ne pas rater :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : où l’acheter ?
Voir le deal

Partagez
 

 La Folie porte mon nom || Fiche de présentation de Sora Hyûga

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Sora Hyûga
~ The Hyuuga Schizophrenic ~
Sora Hyûga


Messages : 30
Date d'inscription : 20/01/2013
Age : 27
Localisation : Vous n'en saurez rien

Dossier Shinobi
Niveau de puissance: B
Grade: Nukenin

La Folie porte mon nom || Fiche de présentation de Sora Hyûga Empty
MessageSujet: La Folie porte mon nom || Fiche de présentation de Sora Hyûga   La Folie porte mon nom || Fiche de présentation de Sora Hyûga EmptyDim 20 Jan - 13:02

❝ WHO YOU ARE


❝ IDENTITÉ


NOM & PRENOM : Hyûga Sora
AGE : 18 ans
VILLAGE : Nunkenin de Konoha
Taille : 1m44 pour 40 kg
RANG : "J'étais juunin avant de déployer mes ailes et de prendre mon envol"
NIVEAU DE PUISSANCE : A (d'après moi)
SPÉCIALITÉS : Taijutsu - Dojutsu - Juken
ÉQUIPEMENT : Quelques shurikens et quelques fumigènes, que demander de plus ?




CARACTÈRE DU PERSONNAGE


Aimer est un acte surfait. Sa signification est étrange, n'exprime dans le fond aucun sens, si ce n'est celui que le locuteur se conçoit. Je n'aime pas les mots qui ne détiennent ni forme ni fond dans la généralité publique, car personne ne le définira de la même façon. Chacun a sa définition et s'y tient, comme si un moment d'égarement suffirait au vent pour l'emporter. Les hommes sont amusants à s'accrocher ainsi à des rêves irréalisables, mais cela leur procure un objectif à réaliser.

Il n'y a pas mille et une façons pour définir qui je suis. Je ne possède pas mille et une définitions comme ce verbe qui, je l'avoue, me procure un mal sans mot à son évocation. Peut-être parce que je suis moi-même une définition unique. La définition de la folie pure, non celle qui vous fait tressauter de mal, qui vous guide tout droit à l'asile, mais celle que l'on ne comprend pas et que l'on ne veut pas comprendre. Je suis une complexité simple, une folie qui vous fait réitérer des phrases, toujours les mêmes, pour ensuite vous faire agir à l'encontre de cette raison que vous exprimez par ces mots que je vous fais dire, encore et encore. Je suis quelqu'un de fou. Je suis quelqu'un que l'on définit de schizophrène à cause de son attitude controversée.

Comme chaque être de ce monde, je vis selon des morales. Des règles de vie que je me conçois, que j'affine au fil de mon existence, autant que j'en supprime. L'on dit autour de moi que je suis une personne "sans foi ni lois". Laissez-moi les contredire. J'ai commis certes des actes qui me sont répréhensibles, ces personnes ont évidemment le droit de me haïr pour ceux-ci. Je n'ai jamais versé une larme, mais ce n'est pour autant qu'il faut me définir d'animal. La faculté de ne pas ressentir est loin d'être un mal, bien que ceux qui en subissent les directes répercussions le considèrent ainsi. Et ils ont raison. Cependant, je suis un homme, une femme plus précisément, et comme tout être humain, je vis selon des lois. Mes lois. Je n'ai jamais dit qu'elles étaient justes…

Mon sourire est factice et pourtant… beaucoup le considèrent comme de l'or. Il scintille de faux, d'une lumière blanche produite par la complicité du soleil, ce fervent ami. Et pourtant… "son sourire est le reflet de son âme" ai-je entendu à mon propos. Cela signifierait-il que mon âme n'est rien d'autre qu'une construction factice ? Je serais donc réduite au statut de machine. Si seulement cette affirmation était vraie… je ne me sentirais pas aussi seule… je ne sourirais pas pour un peu de compagnie…

La solitude est ma plus grande hantise, sinon la seule. Pourtant, l'on me dit que je ne suis jamais seule, que ce genre d'ennui m'est complètement inconnu. Est-ce en rapport avec cette fameuse schizophrénie dont on m'accuse ? Parfois, j'entends une voix me répondre "oui". Cela ne m'a jamais empêché de me sentir exclue, à l'écart de cette société qui ne désirait pas de moi. J'ai toujours été la bête de la foule, allez donc m'expliquer pourquoi. Ou bien non. Je pense savoir. Et c'est pour cette raison que, lorsque l'occasion se présente, j'affiche cette expression concise, qui m'étire la bouche et dévoile mes deux rangées de dents. Blanches ou non. Cela dépend de l'œil qui voit. La notion de couleur n'est pas une chose que je regarde.

Si mes dernières paroles vous encouragent à penser que je suis réellement ce monstre que les villageois prétendent que je suis, alors je vous en conjure oubliez ce que vous venez d'entendre ou gardez pour vous cette pensée qui a le don au plus haut point de m'énerver. Je pense que vous l'aurez parfaitement compris, je ne suis pas indifférente à ce que l'on dit sur moi, surtout si ces dires parviennent jusqu'à mes oreilles. Tâcher mon nom. Celui de ma famille. Mauvaise initiative. Vous aurez beau me supplier, me répéter encore et encore qu'aucune insulte ou mauvaise intention se cachait derrière, je ne vous écouterai pas. J'aime trop vos cris de douleur pour ça, et vos supplications m'exaspèrent.

Pour le reste, jurez et méprisez autant que vous le désirez, cela ne me regarde pas. Si vous n'aimez pas ma démarche, ma taille, mes cheveux, soit. Je ne suis pas facilement affectable en ce qui concerne mon physique. Je ne m'en soucie pas assez pour ça. L'apparence physique n'est, après tout, qu'une façade. Une structure, des murs, un plafond. Elle représente juste une armure, une forteresse, celle qui contient et protège notre âme, la seule part essentielle de notre corps. Alors son allure,… qu'en ai-je à faire?



❝ PHYSIQUE DU PERSONNAGE



Je pense avoir été franche et directe sur tout ce qui touche à mon apparence. Je ne m'y intéresse que très peu, peut-être trop peu, mais cela ne m'importe pas grand-chose. Je n'ai aucun avis sur ce qui me couvre, sur ce qui me parait, sur ce qui me fait ressembler, et non sur ce que je suis. N'allons pas confondre ce qui ressemble et ce qui est. Malheureusement, ce n'est pas le cas de tous. Et à considérer leurs regards, je leur déplais.

Pour commencer, je suis une jeune femme de petite taille, je n'ai jamais atteint le mètre-cinquante que je convoite de bas, exactement six centimètres plus bas. Il me semble inaccessible, il me nargue d'une fourberie qui me pousse à froncer les sourcils, à même taper du pied, acte qui ne m'arrive plus depuis ma jeune enfance. Mais je déteste tant être prise de haut… je déteste tant tous ces gens pourvus d'un dédain qu'ils n'ont même pas le mérite de porter; toutes ces personnes qui doivent leur statut et leur aisance à leurs aînés ou à d'autres hommes qui ont bien plus souffert. Et j'ai fait partie de ces hommes, de ces êtres dont la maigreur parfois effraie, que la pauvreté marque profondément le visage et peine à se résorber. Heureusement pour moi, cette tragique période de ma vie est terminée, elle s'est effacée et aujourd'hui je n'ai jamais été aussi heureuse d'être en bonne santé.

C'est pour dissimuler la maigreur de mes membres que j'ai revêtu pour la première fois le manteau de mon père. Cette élégante veste noire, à laquelle il manque deux ou trois boutons, mais qui n'a jamais perdu de sa prestance et de sa grandeur. Certes, elle a toujours été imposante pour ma petite taille, je ne me sentais jamais assez méritante pour la porter, mais elle renfermait tout ce qu'il me restait de ce que j'avais tant et déjà perdu. Au début, je me sentais mal. Maintenant, ça va mieux. Car quand je remonte le col ample de l'habit et que j'y enfouis mon visage, l'émoi me quitte, je deviens ce mur que j'ai toujours été, cette forteresse que rien ou presque ne peut abolir. Cette veste m'insuffle cette énergie, cette force, que mon père a toujours détenue. Et dire qu'il a fallu que je le tue pour le découvrir…

Le deuxième trait que l'on regarde et juge en me croisant, est ce regard. Mon regard. Exprimé par mes pupilles blanches et dont la pureté et la puissance sont convoitables par tant de familles. Jalouses, jalouses sont-elles. Elles ne connaissent trop bien le danger qu'elles représentent et celui qu'elles m'ont fait encourir à nombreuses reprises. Et malgré tout, mes yeux demeurent mes joyaux, un trésor dont je suis l'unique gardienne et dont j'ai donc le devoir de protéger et ce, au péril de ma vie. Car je sais que le secret du pouvoir de mon clan doit rester intact. Car si le mal régit effectivement mon âme, je n'en reste pas moins une Hyûga.

Ma différence au sein de mon clan réside en cette longue parure rouge qui m'encadre soigneusement le visage et termine sa descente en mèches éparses à la naissance de mes genoux. Mes genoux d'enfant, à l'exemple du restant de mon corps qui n'a jamais daigné grandir. La mention de mon âge ne suffit jamais à convaincre mes adversaires de ma majorité, entre autres de mon expérience assimilée au fil de mes dix-huit années d'existence. A leurs yeux, je ne suis rien d'autre qu'une gamine folle. Une gamine désinvolte. Je les laisse dire, les contredire demeure une belle perte de temps; à quoi bon parler, quand on peut agir ?

Un jour, peut-être, mon allure enfantine me sera favorable. Un jour, sûrement, l'un de mes ennemis sera assez stupide que pour penser que je suis inoffensive et passera son chemin sans me voir. Un jour, oui, je faucherai tous ces individus qui me sous-estiment, et ce sans qu'ils ne s'en aperçoivent. Car j'aspire à un grand rêve, celui de rendre la justice. Alors je revêtis mes habits d'enfant, chausse mes bottines et noue le nœud marron qui décore le col de mon haut de soie de même couleur. Je me dis que je ne grandirai probablement jamais. Mais en soi, c'est un mal qui me guidera et me mènera jusqu'à mon objectif. Un mal, encore une fois, pour un bien.



HISTOIRE DU PERSONNAGE


Des éclats de lumière, de çà et là de la pièce. Une senteur sucrée, quelle est-ce ? Je me sens soulevée. Mes poumons viennent de s'ouvrir, je souffre, j'ai mal. L'air me déchire, rafle ma gorge et gonfle mes poumons; je respire. Etrange sensation. Je sens une petite pulsation dans ma poitrine, j'ai tout à coup froid, et quel est ce picotement soudain ? Je ne comprends rien.

J'extériorise, je cris, j'entends ma voix. D'autres bourdonnent autour de moi. A qui appartiennent-elles ? Je ne sais pas. On ne me dit rien. On ne m'écoute pas.

Une chaleur nouvelle m'enveloppe, j'arrête de crier. Une texture douce, agréable au touché, caresse ma peau. J'essaie de m'y blottir un peu plus, j'entends rire. Un rire monotone, mais si ému. Moi, j'essaie de l'imiter, mais je me mets à tousser; la voix se tait. On me transporte encore, on ne cesse de me véhiculer, ma tête balance légèrement sur le côté. Une autre pulsation m'accueille, la même que celle qui vit dans ma poitrine. Je m'apaise, je fatigue.

Une nouvelle odeur. Un parfum qui agresse mes narines, je bouge ma tête de tous les côtés afin de ne plus la sentir. Soudain, je ne sens plus la pulsation contre mon oreille, je me sens mal, j'ai mal agi, on me punit. Tout à coup, j'ai peur, je flotte dans le vide, plus rien ne retient mon corps, sauf ce support qui maintient mon crâne et mon dos. Je bas autant que je le peux des bras, mes poings se forment, je réalise que j'ai des doigts. Puis je sens à nouveau le confort, je me sens mieux. L'odeur continue de me piquer le nez, une goutte humide perle au coin de mon œil.

"Félicitation, madame Hyûga. Vous venez de donner naissance à une ravissante petite fille." entends-je de la voix qui tantôt paraissait émue.

"C'est un ange…" dit une voix fluette, considérablement plus agréable à écouter. Elle sonne comme une douce mélodie.

J'essaie d'entrouvrir mes paupières, de sortir de ce noir qui me dévore. Un voile de lumière se dresse contre mes yeux, elle me parait moins violente que la première fois. Ça y est, enfin je vois. Je ne sais pas où je suis, qui est cette personne qui me regarde. Je la regarde à mon tour, je l'examine. La blancheur de ses pupilles m'accapare, elle est si fascinante. Sa peau est blanche, comme mes doigts. Une mèche de ses cheveux caresse mon visage, je sens la pression qu'elle exerce sur ma main. Et moi je continue de la regarder, cette femme, aux longs cheveux noirs désordonnés rassemblés en un chignon négligé, qui ne me quitte pas des yeux.

Le parfum vient d'elle.

Je suis si fatiguée, mes paupières se referment, quelque chose m'engourdit le corps.

"Bienvenue au monde, Sora."

Aujourd'hui, 10 septembre, je suis née.


...]Au fil du temps, il grandit…


La pluie s'abat sur la ville. Des gouttes salées glissent contre la vitre, laissent une trainée humide sur l'isolant ferme et transparent que les grondements du tonnerre parviennent à fendre; à l'entente de leur voix, je me mets à chavirer; je tombe sur le parquet, mes jambes viennent de m'abandonner.

J'ai grandi en une année. Tout comme ces cheveux rouges dont je méconnais l'origine. Maman me les coupe quelque fois, elle me dit qu'ils m'obstruent trop les yeux et que c'est pour cette stupide raison que je me cogne sans cesse à l'angle de la table. Moi je la laisse faire; je regarde la paire de ciseaux frôler mon front sans ciller. Son contact est glacé, je tressaute à chaque fois.

Quand je me regarde dans le miroir de la cuisine, lorsque maman m'installe sur ma chaise haute, je vois un petit garçon. Je ne me vois pas. Il a les cheveux rouges, tout comme moi, et de grands yeux blancs, tout comme moi. Je me demandais ce qu'il faisait là, pourquoi il me fixait comme ça; quand je fronçais les sourcils, il le faisait aussi: il me copiait en plus de ça! Et puis, hier, j'ai découvert la vérité, quand j'ai porté la main à ces petits bouts de cheveux qui me tombent sur le visage: ce petit garçon, c'est moi.

Je ne sais pas pourquoi maman veut que je m'habille ainsi, je ne sais pas pourquoi elle ne m'habille pas comme la fille de la voisine. Je ne sais pas non plus pourquoi elle m'appelle Tenshi, alors que je suis persuadée d'avoir été baptisée Sora. Non, ma maman, je ne la comprends plus.

Un nouvel éclair éclaircit le ciel, avant que ce dernier ne redevienne sombre. Je regarde et j'attends. Le tonnerre gronde encore.


...]Bientôt, il apprend la vie…


Dehors, la neige chute. Le froid glisse sur mes bras dénudés, des frissons marquent son passage. L'hiver chante un refrain apaisant, un refrain dont la vue n'est pas la seule bénéficiaire, mais aussi tous les autres sens. Quand mes doigts plongent dans la poudreuse épaisse, une onde faible et grisante pétille sur leurs extrémités blanches; quand mes oreilles s'ouvrent, je perçois le passage silencieux des animaux de la forêt qui ne sont pas encore endormis; quand j'insuffle l'air qui m'oxygène, le parfum glacé de la saison remplit mes poumons et je souris. Je souris aussi discrètement que possible.

En ce matin de ma septième année, la vie a décidé de m'offrir un nouveau tournant. J'ouvre les yeux, enfin, sur le chemin qui se prolonge devant moi, et sur celui qui m'attend à la suite de celui-ci. Konoha sommeille encore, seuls les ninjas prêts à partir pour une nouvelle quête sont de sortie. Je suis leur trajet du regard, car bientôt il sera le mien. Dans leur démarche pressée, ils laissent un nuage de fraicheur s'affirmer. De leur bouche nait la buée, de leurs pas apparaissent les empreintes sur la route enneigée. Mes yeux s'attardent sur ces traces éphémères mais qui pourtant prouvent, même durant une courte durée, leur existence en ce monde. Puis, je regarde mes pieds, je regarde les petits enfoncements sonores dont je suis l'unique créatrice.

"Regarde, mon enfant, comme le monde est beau. Regarde ce dont ta mère te cache !"

Mon regard s'est porté sur le grand homme dont je tiens la main. En effet, il est doté d'une taille très imposante, une taille que je ne mesure pas et à laquelle je ne suis pas familiarisée. Je ne connais personne dans ma famille qui prétend être aussi grand… Maintenant… il est vrai que maman me cache des yeux du village et que je n'ai jamais eu l'occasion de connaitre d'autres personnes que les membres de la branche principale du clan auquel j'appartiens. J'ignore les raisons de ces précautions, et à présent que j'y pense, cette ignorance me dérange.

L'homme réalise la présence de mon regard et détourne la tête en ma direction. Soudain il s'arrête, je sens mes pieds buter dans la neige. Le vert marécageux de ses pupilles me sondent, me semble-t-il. Ses épaules demeurent parfaitement droites, parfaitement carrées, je n'ai jamais vu de maintient aussi parfait. Je me sens tout à coup rougir, j'incline respectueusement le regard devant lui.

"Tu ne dois pas abaisser les yeux ainsi, mon enfant !"

Il parle d'une voix ferme et sans douceur. Pourquoi tant de rage dans une seule phrase ? Je ne connais pas la réponse à cette question et je m'en sens d'autant plus mal à l'aise.

Comme il me l'a demandé, je me contrains à élever le regard et à affronter celui d'une brutalité froide qu'il me destine. Plus que jamais, je me sens disparaitre au milieu du paysage, au cœur de cette rue enneigée qui figure être le décor de notre théâtre. Le tremblement de mes bras s'affirme, le froid n'en est pas le seul responsable. Cet homme me procure un sentiment étrange au creux du ventre, un sentiment qui perturbe la quiétude de mon estomac et qui me rend tout à coup fébrile. Et malgré tout, je me force à ne pas pleurer, j'ai peur de le décevoir. Oui, il s'agit bien là du sentiment qui me cause tant de tumultes…

La douceur s'infiltre soudain dans la couleur sale de ses prunelles. Pourtant, je ne peux m'empêcher de le redouter, de m'effrayer de sa personne, car il impose un vent de terreur en moi, un vent qui bouscule tout et qui se déguise sous un faux sourire , celui qu'il ose m'adresser.

L'homme s'agenouille devant moi, la présence de ses mains sur mes épaules m'alourdit considérablement, mes bras se balancent lascivement de chaque côté de mon corps immobile.

"Dis-moi, mon enfant… Qui suis-je pour toi ?"

Son visage est exsangue et pointu sur le sommet. Son nez autoritaire et ses yeux en amandes fines et poussées vers l'arête de son nez. Chaque cerne qui les souligne signe les multiples nuits qu'il n'a pas dormies. Sa peau, quant à elle, démontre des nombreux voyages qui ont composé sa vie… plutôt longue au nombre de rides que je peux compter sur son front.

"Vous êtes un voyageur…"

"Et n'as-tu pas de père ?"

Un père ? La signification de ce mot m'est inconnue. J'en ai entendu parler, comme une légende urbaine que l'on se transmet d'une génération à une autre, mais personne ne m'en a exposé la définition. Parfois, j'entends la voisine user du mot papa, que je devine être un synonyme. Parfois, il m'est arrivée de me questionner sur le pourquoi, moi, je n'ai jamais eu à employer ce mot. Alors en connaissance de tout cela, je bats la tête de gauche à droite.

"Je suis ton père, mon enfant." et à ces mots, je le regarde plus attentivement. Je me sens plus captivée par cet être qu'une minute auparavant.

Alors, est-ce cela un père ? Un père est un homme qui vous sort du lit un matin, vous sort de la maison alors que votre mère n'est pas encore réveillée et vous emmène promener dans les quartiers encore tout endormis ? Cette définition me parait un peu trop abstraite, incohérente à celle que je m'imaginais. Moi qui pensais qu'un père était un homme qui rentrait le soir, vous embrassait le front et rentrait dans la maison; ce sont les seules scènes auxquelles j'assiste de ma fenêtre.

La couleur vive de ses cheveux attire soudain toute mon attention. Rouges. Rouges comme j'en ai déjà vus. Entre mes doigts, s'effilochent ces mèches que je fais tourner, encore et encore. Une mauvaise manie, peut-être. Mais une manie qui occupe mes journées. La teinte de mes cheveux est semblable à la sienne, je le réalise enfin. Cet homme ne me ment donc pas.

Sa voix me sort de ma torpeur.

"Dis-moi ton nom, s'il te plait ?"

Ne le sait-il donc pas ?

"Je m'appelle Sora." dis-je de ma petite voix.

Soudain, ses yeux s'agrandissent.




Je ne vois plus maman depuis deux jours, papa m'a dit que je devais partir avec lui. Alors je l'ai suivi. Je n'ai pas eu le choix. Certes, nous ne sommes pas très loin de là où j'habite, dans une petite maison où d'autres petites filles comme moi vivent. Quand je suis arrivée, elles m'ont tout de suite accostée, comme une nuée d'abeilles lorsque la butineuse rentre à la ruche. Dans un désordre de voix enfantines, elle me demandèrent mon nom, les raisons qui m'amenaient jusqu'ici, qui était cet homme qui m'y avait conduite. A tous ces drôles de visage, je répondis; mon nom je le connaissais, je ne vois pas pourquoi je le leur cacherais; l'homme qui m'accompagnait prétendait être mon père, et le peut-être qui s'eut glissé dans mes mots fit s'arrondir un peu plus leurs yeux tout étonnés; quant à la dernière question, elle demeure encore sans réponse. Mon père m'a déposée ici il y a deux jours et je ne l'ai plus revu depuis. Une drôle de femme enveloppée, avec des joues de hamster, m'a promis de bien prendre soin de moi, j'ai froncé les sourcils.

Je ne suis pas stupide au point de croire les mensonges que m'a étalés cette femme. Je sais que mon père ne reviendra pas, qu'il ne m'a pas laissée en séjour ici le temps de revenir de mission. Car oui, mon père, dont je méconnais le nom, exerçait la profession de shinobi lui aussi. Tout comme ma mère, il paraitrait…

Le soir même de mon arrivée, j'ai dit à la femme que je devais rentrer chez moi, que ma mère allait s'inquiéter, mais elle a refusé de me laisser partir. J'ai hurlé alors, battu du pied pour me faire entendre.

"Je suis du clan Hyûga, il faut que vous me laissiez sortir !" me suis-je écriée.

La femme ne m'a pas écoutée.

Depuis deux jours, je nourris ma haine envers elle, mais aussi envers mon père. Je suis enfermée dans une prison sans barreaux, et pourtant je n'ai aucun moyen de sortir. Les fenêtres sont fermées par des verrous dont je ne possède pas la clé, la porte d'entrée est constamment gardée par un chien au poil dressé sur le dos, lui prêtant l'allure d'un hérisson. Je n'ai pas d'issue. Je suis emprisonnée. J'en méconnais les raisons.

Maman m'enfermait aussi dans notre maison. Mais, au moins, elle était présente…




Une semaine s'est écoulée, je me suis isolée. Maman me manque. Je n'essaie plus de me distraire, je n'essaie plus de m'intégrer. Les autres fillettes, ces incultes petites ingrates, m'abordent mais moi je les repousse d'un revers de main. Elles ne connaissent rien à la douleur qui me transperce. Elles ne connaissent absolument rien à ma peine.

Une semaine déjà et pourtant, personne ne vient à moi.




Mes cheveux commencent à pousser et à envahir mon visage. Je ne vois rien sinon quelques fils rouges sur un paysage vide de sens… je commence à sentir le poids de l'abandon s'abattre sur moi. Aujourd'hui, cela fait un mois que j'aie été enfermée, et aucun membre de mon clan n'est venu me chercher.

Aujourd'hui, je n'essaie plus de comprendre ce monde illogique, dépourvu de raisons et de sens. Je reste adossée au flanc de mon lit, à brosser à l'aide de mes doigts les boucles blondes d'une poupée sur laquelle le vieux chien voulait se faire les dents. Il parait qu'elle a appartenu à une petite fille qui a disparu avant que je n'apparaisse, il y a un mois de là. Personne ne sait où elle est partie, personne ne sait si elle reviendra.




Je ne sais plus quel jour nous sommes, j'ai fini par perdre la notion du temps. Il n'y a ni calendrier ni horloge dans cette maison, je n'ai plus ni point de repère ni point de raison. Ce matin, une fille du refuge est partie, à la main d'un petit homme avec des bottes en cuir dont les talons claquent sur le parquet du salon. Cette fille avait une année ou deux en plus que moi, mais je n'y vois pas grande importance. Quelque chose me dit que cet homme viendra nous prendre une à une et nous enlèvera dans un monde qu'on ne connait pas. Pourquoi ces soupçons ? A son départ, la gardienne a dit joyeusement "A la prochaine fois!".




La neige s'est installée sur la bordure des vitres. Un an s'est donc écoulé…

Allongée sur le duvet de mon lit, j'entends les autres gamines en bas crier. Elles sont aussi sauvages que des animaux. Elles mordent, elles crient, elles griffent… Seules les plus âgées paraissent posséder un soupçon de moralité. Malheureusement, ces filles-là quittent rapidement le refuge. Toujours au bras du même homme. Oui, toujours le même au visage défait par les cicatrices, aux bottes en cuir et au drôle de chapeau où l'on peut remarquer ses empreintes.

Je ferme les yeux, je respire. Bientôt, moi aussi il m'emmènera.




Mon front me brûle, la maladie m'agresse. La fièvre me dévore, réduit mes forces. Je suis incapable de me lever, d'esquisser le moindre geste, le moindre mouvement me procure vertige. Ma tête tourne, ma tête flotte dans cet espace invisible sur lequel mes yeux se braquent. J'y cherche l'issue, la faille qui me permettrait de fendre le plafond et de m'extraire de cette coquille en béton qui m'empêche de prendre mon envol.

Une infirmière s'occupe constamment de moi, m'éponge régulièrement le front, veille à mon chevet. L'eau froide ne me produit plus aucun bien, le contraire de ce qui fut le cas au début, et les serviettes étanches ne servent théoriquement plus à rien. L'humidité ne fait que me déplaire, mais mon corps souffrant, je ne trouve pas la force d'en extraire l'origine. Alors je laisse la serviette pleurer son eau sur mon visage et j'essaie de ne plus y penser.

Pourquoi maman n'a-t-elle jamais réussi à me trouver ? n'a-t-elle seulement pensé à moi durant cette longue année ? Le clan Hyûga, lui aussi, parait m'avoir oubliée. Après tout, pour eux je n'étais qu'un petit garçon parmi tant d'autres au sein du clan. Un petit garçon dont la destinée est déjà toute tracée et dont il n'a strictement pas le droit de dévier. Pour eux, je m'appelais Tenshi Hyûga, et je m'acceptais comme cela.

Si je meurs ici… personne ne me regrettera…


...]L'enfant n'en est tantôt plus un…


Une odeur d'épluches de légumes flotte dans la cuisine, une odeur acerbe et dont même le chien se plaint. L'animal geigne, émet de petits cris ridicules et qui portent atteinte à sa propre estime. Il n'a pas plus de logique que toutes les fillettes qui vivent entre ces murs, moi qui l'imaginais bien plus malin… je me trompais grossièrement…

La solitude a cessé de me convenir, et bien que la compagnie des fillettes ne me plait guère, quelque fois je parviens à me convaincre qu'elles valent mieux que ce démon qui s'aiguise les dents en attendant que je tombe définitivement entre ses griffes. Après un an à l'écart de cette "société" dont je ne connais plus rien, dont j'ai désappris quasiment toute la culture, je me sens perdue, étrangère au milieu de cette mer d'enfants dont, pour la plupart, je ne reconnais pas le visage. Le plus souvent, je m'installe dans un coin du salon, m'assis en seiza sur le tapis qui recouvre le parquet froid et tantôt glissant, et observe leur jeu sans y prendre part.

Celles qui m'entouraient à mon arrivée ne sont plus là, elles ont disparu à leur tour. Au bras de l'homme qui vient comme il repart, je n'en ai aucune idée et cela ne possède aucune espèce d'importance à mes yeux. Néanmoins, je ne peux faire taire ma curiosité sur l'origine de toutes ces fillettes, si elles aussi avaient été vendues par leur père qui n'était jamais revenu, si elles aussi avaient été arrachées à leur mère… En vue de leur joie et de leurs sourires, je me convaincs que non, je suis malheureusement la seule. La question, néanmoins, continue de me travailler.

J'entame ma huitième année paisiblement, au milieu de ce zoo humain, de cette atmosphère sans temps et sans aiguille qui pour moi m'est devenue banalité. La maladie m'a apporté réflexions, m'a porté réponses à certaines de mes questions. Me morfondre et espérer ne m'offriront jamais la liberté. Je dois m'adapter, éventuellement attendre. Attendre l'occasion de sortie. Je pressens sa venue. Elle est plus proche que jamais.

Le chien hideux se lamente, encore. Quel idiot ! Si l'odeur lui déplait, qu'il aille se promener ailleurs qu'ici, mais cet animal est tellement stupide que l'idée ne lui traverse pas même l'esprit. L'on pourrait lui dire, il ne comprendrait pas et resterait là, étalé sur le bois noir. La cuisinière a quitté bientôt un quart d'heure, selon mes estimations, la cuisine. Elle ne semble pas revenir… Je regarde derrière moi, la porte est entrouverte.

Vas-y, me murmure la voix au creux de mon oreille, et le couteau qui me sert d'ustensile est aussitôt rangé dans la rigole du plan de travail.

Mon ombre se dessine sur la lueur tamisée qu'émet le néon qui éclaire de la hauteur du plafond. Je rase la cloison sur laquelle se creuse l'ouverture, me fonds dans l'obscurité convalescente qui dérange le hall, le bruit de paroles sourdes atteint mes oreilles. Le rouge de mes cheveux éclate devant mes yeux, je ne vois quasi rien du contenu de la pièce que j'épie, ce rideau fin et sauvage m'obstruant indéfiniment la vue. A l'intérieur, je reconnus le chapeau. Ce chapeau. Celui que porte à sa tête à son départ l'homme qui part et qui revient. Maudit chapeau qui me nargue de la hauteur du porte manteau où est aussi suspendue la veste.

L'homme se situe quelque part, ici, entre ces murs, dans cette cage en béton qui se trouve être ma prison. Et il ne repartira pas seul…

Tu es la prochaine, n'oublie pas.

Non je n'oublie pas. Cette pensée hante chacune de mes nuits. A chaque fois que je mets mes paupières à clos, je redoute le bruit de la porte qui grince, le bruit de ses bottes en cuir sur le parquet, de l'emprise d'une main qui scellera à tout jamais mon bras.

Mon souffle se rompt, une voix vient de s'élever. Mes bras, mes jambes, l'entièreté de mon corps se tend à l'exemple d'un fil de fer que l'on serait sur le point de briser. L'espace de la pièce défile doucement sous mes yeux, mes prunelles glissent à une lenteur précieuse en direction d'une table dont les occupants sont décidément bien animés. Je reconnais la cuisinière, coiffée de son élégant chignon, toujours en excellente tenue, mais également ce faucheur de tranquillité, celui qui me dérobe toute quiétude depuis que je suis en connaissance de son existence. Les orbites de ses yeux s'enfoncent à une profondeur effrayante dans son visage lynché par de multiples cicatrices, ses prunelles munies d'un vert aussi sombre et sale que celui de mon père… si j'ose appeler cet homme ainsi, après qu'il ait anéanti ma vie…

Un jour, tu te vengeras. Pour l'instant, concentre-toi sur cet individu.

Tu as raison, je ne dois pas me laisser distraire aussi facilement. Mon père ne s'est préoccupé de moi que le temps d'une promenade qui n'a duré que quelques minutes, rien de plus, alors pourquoi lui consacrer une attention que je pourrais utiliser à d'autres profits bien plus importants ?

Le barrage imposé par le silence se fissure, d'imperceptibles murmures se dégagent de la bouche de l'homme et portent de violents coups au mur de béton. Ces mots me sont, à mon plus grand désespoir, inaudibles, et je me mure à mon tour dans une réflexion longue et silencieuse, en attente du mot qui trahira les deux individus, trahira leur complot. Leurs lèvres remuent, je devine des mots en émaner, mais jusqu'à l'aboutissement de la conversation, aucun n'a daigné m'approcher. L'homme se lève soudainement, je recule d'un pas derrière la cloison protectrice, je ne perçois plus que son ombre projetée sur le sol par la bienveillance d'une lampe électrique.

"Je viendrais donc la prendre demain." déclare-t-il en saisissant son couvre-chef. "Le Hokage a fait ceinturer le village par toute une petite ligue de shinobis et le passage sera plus difficile que prévu. Il va falloir se montrer prudent à l'avenir, ils ne sont pas loin de remonter jusqu'à nous aujourd'hui."

"Cette fillette vaut largement les quelques risques que tu devras encourir !" gronde la voix de la cuisinière dont l'accent fort prononcé provoque l'arrêt subit de celui qui fut sur le point de me découvrir. Je recule encore de quelques pas. "Elle est détentrice du Byakugan, elle ne pourra qu'apporter force et puissance à nos armées."

Une armée ? Seraient-ils en train de comploter contre notre village ? Et ces filles seraient donc leurs armes ? Tant de questions que je me pose, et aucune ne trouve concrète réponse. Le claquement de talons met un terme à toutes mes réflexions, toutefois, et me voilà en train de courir en chemin inverse, de me précipiter vers la cuisine dont je m'empresse de fermer la porte. J'inspire profondément.

Une voix lointaine s'élève, mais mon souffle se hache si fort que je peine à en comprendre les mots. J'entends mon nom se prononcer, je sens mon corps se tendre pour la seconde fois.

"Sora ?"




Tu ne peux pas rester ici plus longtemps. Pars maintenant, sinon tu n'auras aucune chance de retour.

Je déteste entendre la raison de ta bouche. Elle semble toujours plus amer. Mais elle n'est pas là pour me plaire, cette raison, et bien malgré moi je dois m'y résoudre.

Je ne sais depuis quand je veille. Je ne sais depuis quand le couvre-feu a été annoncé. Le temps me file entre les doigts, telle l'eau dans laquelle on plonge sa main et que l'on ne parvient à contenir. Le plafond me passionne, je le découvre encore et encore, son obscurité unie et sans aucun dégradé attisant mystérieusement ma curiosité. Moi qui pensais que la nuit ne pouvait être plus sombre…

Autour de moi, se font des respirations profondes. Les filles qui occupent ma chambre gonflent leurs poumons jusqu'à parvenir à saturation, avant de souffler l'air comme on souffle sur la bougie pour en éteindre la flamme, d'une délicatesse incomprise. Je les entends. Elles vivent. Elles respirent. Elles ignorent… Pourquoi, moi, je ne suis demeurée dans cette ignorance enfantine ? Je devrais arrêter de me poser tant de questions…

Mon regard roule imperceptiblement en direction de la porte à côté de laquelle je suis alitée. Mon tronc se soulève dans un froissement de tissu que nul autre que le silence n'eut entendu, mes mains écartant la couverture, mon souffle se coupant le temps de quelques secondes. Mes genoux se plient. Je calcule chacune de mes esquisses. Les fillettes dorment toujours, et moi je quitte l'antre du sommeil sans retour.

Sans retour ? Cette phrase revient tant de fois…

Les planches de l'escalier grincent sous mon poids, s'affaissent doucement. La qualité du bois pourrait m'écorcher les pieds, mais je fais de mon mieux pour ne pas en rencontrer les épines. Cependant, mon orteil rencontre une écharde et ma moue de déplaisir est lisible. Lisible pour le fantôme qui erre. Cette bête au poil gris qui veille devant la porte. J'atteins le palier, elle me guette, ses yeux d'un brun sauvage rasant le sol. Elle attend que je m'approche, et moi je reste immobile, à l'épier en chien de faïence, c'est le cas de le dire…

Qu'est-ce que tu attends ?

Si je bouge, il me sautera au cou.

Cet animal est aussi âgé que la tapisserie qui recouvre les murs du salon, il est trop rouillé pour te causer le moindre mal.

L'animal en question baisse les oreilles. Ces oreilles si pointues et si fières. L'aire de ses pupilles s'agrandissent, ces dernières se dilatent à une allure effrayante. La frayeur. Sentiment qu'il insuffle en me regardant. S'il le pouvait, il tremblerait. Frayeur que je peine à comprendre, que je considère à la manière de la simple spectatrice que je voudrais en ce moment être, mais que je ne suis pas. Tout ce qui s'est produit le long de cette année dont je ne suis parvenue à décompter les jours et les heures, ne fut pas le fruit d'une imagination malsaine, une pièce de théâtre dont j'eus hérité d'un rôle que je ne désirais… et je n'ai pas été spectatrice de ce spectacle dont les ténèbres ne dissimulent pas un public qui applaudira à la fin de mon calvaire. Non, je ne suis pas spectatrice d'une mise en scène. Sinon, j'en suis la pièce maitresse. Je suis la fin qui fera tomber le rideau. Je suis cette fin que l'on ne veut pas voir et pour laquelle on s'obstrue la vue. Je regarde cette fin, cette porte dont la poignée ne m'a jamais parue aussi convoitable. Mes doigts se raidissent, ma nuque les imite. Dans la paume de ma main, quelque chose de solide. La curiosité m'interpelle, me tapote l'épaule et m'abaisse la tête. Le couteau dont je me suis servie pour éplucher les légumes. Je me souviens à présent m'en être emparée avant de quitter la cuisine. Je l'eus dissimulé dans les plis de ma robe, puis sous la cachette que m'eut fournie mon oreiller. Je dus l'en extraire avant de sortir de la chambre, sans en avoir exactement conscience.

Le chien geigne devant l'arme que je détiens. Même si la lumière ne la rencontre, sa lame reste menaçante, aiguisée et tranchante. Un couteau qui n'est pas de grande taille, mais tout ce qui peut couper la nourriture que l'on sert aux animaux de ce refuge, peut également couper les animaux en question. Le vieux cabot est finalement plus malin que je me le concevais, les fillettes qui sommeillent à l'étage, elles, ne l'auraient pas compris.

Une chaleur étrange prend possession de mon corps, je ne parviens à l'atténuer, une flamme incandescente qui dévore chaque parcelle de mon être, jeune enfant. Peut-être plus autant qu'avant, quand on y réfléchit. Pourtant, au dépit de cette soudaine chaleur, mes bras tremblent et mon dos frissonne. Un froid sans nom caresse ma peau, je sens toutes les racines de mes cheveux se durcir, certaines se tendre dans l'espoir irréaliste d'atteindre le ciel. Une pression se matérialise sur mes épaules, l'animal commence à son tour à désillusionner.

Tue-le, c'est ton seul billet de sortie.

Le spectre expire son souffle glacé dans ma nuque, je tente tant bien que mal de garder contenance. Mon poing s'affermit sur le manche, le contact de la surface lisse de la lame quitte ma jambe.

Tue-le, Sora !

C'est sans réfléchir que je brandis le couteau.




L'obscurité est restée pleine, le vent fugace, le sol dur et glacé. Je cours. Je cours pour ne plus avoir à me retourner, à revivre cet enfer, à regagner cette cage bétonnée. Je cours pour ma vie, peu importe mes membres qui s'engourdissent, mes paupières qui me quémandent repos. Mes doigts rougissent, mes pieds aussi. Mon visage conserve cette expression de terreur qui m'a conquise lorsque le cri de l'animal a réveillé les lumières éteintes du salon. Je cours pour fuir ce qui m'a, durant tant de mois, emprisonnée dans un mutisme souffrant, pour fuir ce qui me faisait agoniser en silence. Cette pensée me fait oublier la neige, le froid, leur contact violent.

Ma destination, quelle est-elle déjà ?




Des larmes piquent mes yeux, le vent me fait décidément défaut. Je tourne en rond dans ce village dont aucune âme ne semble se dégager. Mon chemin ! Mais où dois-je donc le chercher ! Pourquoi ma mémoire est-elle origine de tant de malheurs ?

Maman me manque. Maintenant, plus que jamais.




"Quand nous l'avons retrouvée, ses habits étaient tâchés de sang !"

"Connait-on l'identité de cette jeune fille ?"

"Nous pouvons seulement affirmer qu'elle est membre du clan Hyûga."




Ces hommes, je ne les oublierai jamais. Ma mémoire gravera à jamais leurs noms et leurs visages. Ils s'appellent Yoake Inuzuka et l'un que l'on interpelle Senju-sama, et hier ils m'ont sauvé la vie. L'on m'a dit que le shinobi aux marques tribales m'avait retrouvée endormie dans la neige, sur le point de mourir d'hypothermie. Il m'avait emmenée dans ce grand bâtiment, où le blanc et juste le blanc régit. J'étais allongée dans un lit de tout confort quand j'ai ouvert les yeux à mon réveil, et il se tenait là, il gardait un œil sur moi.

Ce shinobi, je ne le reverrai probablement jamais. Néanmoins, je n'oublierai jamais que, ma vie, je la lui dois.

Son ombre avait été rapidement remplacée par celle d'un plus grand homme. Un homme plus haut gradé. Un homme dont l'histoire ne m'a pas encore été racontée, mais dont la valeur fait scintiller l'admiration dans les yeux des infirmières qui meublaient la pièce où je reposais. Cette histoire, il me tarde de la découvrir. L'histoire de l'Hokage actuel de notre village. Cet homme qui a montré tant de bienveillance envers moi qu'en un jour seulement, il réussit à contacter ma mère, mon dernier parent.

Lui aussi, je ne le reverrai sûrement jamais que de loin. Il est un grand personnage, et moi une enfant sans grande importance. J'image qu'il en a aidé beaucoup comme moi, et que l'an prochain il ne se souviendra déjà plus de moi. Mais moi je me souviendrai de lui et de ce qu'il a accompli pour moi.




J'aurais dû revoir ma mère aujourd'hui, mais un shinobi me l'a interdit. Il voulait m'interroger d'abord, seulement ensuite j'aurais pu la rejoindre. Alors j'ai fait ce qu'il m'a dit, j'ai répondu à ses questions. Toutes concernaient ma disparition d'un an et deux mois exactement, il m'a souvent répété la même question "Qui t'a conduite là-bas ?". Il m'a aussi de nombreuses interrogées sur le lieu où je me trouvais, où il se situait, qui s'y trouvait, à quoi il ressemblait. A toutes ces questions, j'ai haussé les épaules. Je n'en détenais pas la réponse. Quand je me suis enfuie, regarder à quoi ressemblait ma prison vue extérieurement ne possédait aucune espèce d'importance, ma priorité était de sauver ma vie. Mais cela, le shinobi semblait s'en ficher. Il m'a alors demandée si j'avais des souvenirs de mon arrivée là-bas, lorsque mon père m'y a conduite.

"J'étais fascinée par cet individu. Tout ce qui se trouvait autour n'était que nuance."

Mes paroles mirent à mal la quiétude de l'interrogateur. Il m'a longuement dévisagée, il cherchait réponse à travers les pupilles nacres qui perçaient parmi mes mèches rouges. Je le voyais. J'ai cru entendre dire, il y a peu, qu'il avait été impressionné par la richesse de mon vocabulaire. Une enfant de mon âge ne parlait pas ainsi, et alors ? Depuis que mon père m'avait trahie, je n'étais plus vraiment la même.

A la fin de la journée, on m'a jugée trop fatiguée et l'on m'a dit que je pourrais voir ma mère demain.

Je ne suis pas fatiguée pourtant. Car une certaine peur m'étreint toujours le ventre.




Maman est venue me chercher ce matin, sur le cadran de l'horloge était indiqué dix heures quarante-et-un. J'ai senti mon cœur accomplir un bond qui aurait pu transpercer le plafond de ma chambre, si seulement cette phrase n'était pas qu'expression. En un an, j'eus l'impression qu'elle avait perdu de sa grandeur, mais j'eus rapidement réalisé que c'était plutôt moi qui en avais acquis. Son parfum a embaumé mon cœur meurtri, pour la première fois je me suis surprise à l'humer à pleines narines. Sa main caressait innocemment mes cheveux. Et pourtant, ses prochains mots me blessèrent aussi facilement qu'une arme.

"Tu n'as pas changé, mon enfant. Je vois que tes cheveux ont poussé, il faudra te les recouper…"

Alors n'avait-elle que cela à me dire après tant de mois de misère ? Ne pensait-elle encore qu'à me transformer en ce petit garçon que je ne suis pas ? J'ai té plongée dans la tristesse de la distance tant de temps, que j'en eus oublié la réalité qui s'étalait sur l'entièreté de mon "avant". Son parfum me piqua de nouveau, je m'écartai instantanément.

"Je ne veux pas que tu me les recoupes…" ose-je dire, alors que son regard neutre descendait sur moi.

"Bientôt, tu ne verras plus rien, T…"

"Je m'appelle Sora !"

Elle m'avait baptisée ainsi à ma naissance et ne paraissait pourtant ne pas s'en souvenir. Je l'eus tant méprisée à cet instant… mes bras en tremblaient de rage. Elle me sourit, telle une mère le ferait, d'une manière réconfortante.

"Ne vois-tu pas que je fais tout cela pour toi ?"

Ce matin, j'ai réalisé que ma mère était encore plus folle que moi.

Néanmoins, le cauchemar aujourd'hui est terminé. Oui, aujourd'hui, le monde sait que j'existe. L'homme qui accompagnait ma mère à l'hôpital figurait être également membre du clan Hyûga et je lui eus demandé de me transmettre son savoir. Il m'a considérée d'un œil intrigué, mais il a rapidement compris qu'à ce jour ma priorité était d'apprendre à me défendre. Il m'eut alors juré de m'apprendre à me servir comme il se doit de mes yeux et que dès le lendemain, il m'inscrirait à l'académie du village.

Ma mère ne pourra plus me conditionner entre quatre murs. Comme cet homme. Comme cette femme au refuge. Je me demande pourquoi elle ne m'a pas poursuivie… Le monde est un ensemble de mystères qu'il me presse de résoudre. Je ne suis pas née pour vivre dans un monde de questions et d'ignorance.

Regarde qui tu es devenue.

Je n'aurai plus peur à partir de ce jour. Mon passé est derrière moi et sous aucun prétexte, je n'y remettrai les pieds.

Je suis fière de toi… Sora.


...]Il devient adulte…


L'année qui a suivi ma fuite, je revis le shinobi qui m'avait interrogée lors de mon séjour à l'hôpital de Konoha. Il voulait que j'identifie les personnes qui m'avaient retenue prisonnière, à l'exemple de nombreuses autres fillettes de mon âge. J'eus fait ce qu'il m'eut demandé, et ce fut malgré la bonne éducation qui me fut inculquée que je pointai le coupable du doigt.

"Je le reconnais." comment l'oublier ?

Suite à mon passage au "refuge", ma vie a changé du tout au tout. Toutefois, un mérite que je puisse attribuer à ce séjour, fut qu'il m'eut ouvert les yeux sur le monde. Grâce à lui, j'ai découvert la folie de ma mère, la saleté du monde et le noir qui le recouvre. J'ai découvert que la faim n'est pas une légende, mais une vérité de chaque jour, mes membres en seront peut-être à tout jamais marqués. Quant à la guerre, ces filles, toutes originaires de Konoha, abandonnées sans exception par leurs parents, en furent la concrète preuve lorsque des ANBU les eurent retrouvées soit dans un camp de concentration où elles étaient soumises à nombreuses expériences ADN, soit six pieds sous terre en train d'être dévorées par des vers.

J'eus le privilège de recevoir les remerciements de l'Hokage en personne. Hokage qu'il m'avait déjà été donné de rencontrer. A ses mots, j'ai acquiescé sobrement et il s'est mis à rire. Lui aussi, à son tour, j'ai commencé à le haïr. Mon expérience ne ressemblait nullement à une franche plaisanterie, et même si son humour fut ironique, je ne l'apprécie pas. Peut-être l'avais-je placé trop haut dans mon estime, en fin de compte.

J'ai principalement consacré les années qui ont précédé ma onzième année à mon entrainement. L'apprentissage du point souple et l'acquisition du Byakugan n'ont pas été de tout repos, mais le résultat à ce jour est là. Je suis devenue la kunoichi que mon clan voulait que je sois. Je suis devenue digne de devenir la gardienne du secret de notre Dojutsu, à l'exemple de mes prédécesseurs avant moi.

A onze ans, je fus sortie de l'enseignement académique. Ayant été tout au long de cet enseignement tournée vers mes études, j'en eus oublié mes relations sociales et je me suis sentie affreusement seule à la formation des différentes équipes. Je regardais les autres se rejoindre, s'enthousiasmer dans des cris de joie, d'autres se morfondre d'une déception que je ne connais pas. Moi je restais immobile, au milieu de toute la cohue, une main posée sur mon épaule et qui me murmurait:

Rassure-toi. Tu n'as pas besoin d'eux ! Moi je suis là, et tu sais que je ne te trahirai pas...

Il est vrai que je ne possédais aucune certitude concernant les autres. Je ne sais pas si un jour, tout comme mon père, ils se retourneront contre moi et m'affligeront une douleur que je ne souhaite plus connaitre. Bien que je sache que souhaiter ne soit pas suffisant…

Durant trois ans, j'ai composé l'équipe 4, équipe spécialisée dans la recherche. Kei Aburame, âgé de deux années en plus que moi, fut mon coéquipier, ainsi qu'Amy, dont je ne connus jamais le nom. En effet, la kunoichi de douze ans à notre rencontre ne survécut pas à une attaque à la frontière du pays du feu, quelque temps après la formation de notre équipe. Je n'ai pas pleuré lorsqu'il fallut l'enterrer et j'ai eu la nette impression que Kei m'en voulut pour ça.

"Tu es un monstre, Sora."

Ses mots me causaient tant de mal…

Notre sensei n'intervenait jamais dans nos disputes, ou plutôt dans les grands monologues que mon coéquipier récitait sans cesse. Le fait était évident, il me détestait. Moi, je ne ressentais rien de particulier à son propos, si ce n'est un peu d'ennui. Notre association durerait encore longtemps malgré tout, car lorsque nous reçûmes notre grade chuunin, nous fûmes affectés à la même unité.

Kei a grandi en trois ans, alors que moi à quatorze ans, j'en paraissais toujours onze. Ma croissance s'était mystérieusement arrêtée et cela au plus grand bonheur de mon coéquipier. Je ne considérais pas ses moqueries, ma taille comme ma tenue n'occupaient que peu d'importance dans ma vie. Tout comme mes cheveux. D'une sorte de provocation envers ma mère, je les avais laissés pousser jusqu'à très bas en-dessous de mes reins, jusqu'à qu'ils atteignent l'articulation de mes genoux. Parfois, Kei me sermonnait sur cette fameuse provocation, me rappelait que ma mère n'avait pas choisi son état de santé. Il me rappelait, en quelque sorte, que moi aussi je n'étais pas complètement saine d'esprit.

"Ne parle pas de sujets desquels tu es étranger, Kei Aburame. Tu t'en repentirais très vite."

"Est-ce une menace ?"

"Plutôt une mise en garde…"

Nous nous détestions peut-être, en fin de compte. Quoi qu'il en soit, cette haine mutuelle eut disparu quelques semaines après mes quatorze années, au suicide de ma mère. Ou plutôt, à son appel de détresse. Un appel ultime, qui eut raison de sa vie. Je ne saurai jamais si cela est de ma faute, je ne sens toutefois aucune culpabilité peser sur mes épaules. Ma mère n'avait pas sa place dans ce monde, j'en avais connaissance depuis longtemps, contrairement à Kei qui, le jour de ses obsèques, est allé jusqu'à venir jusqu'à moi pour m'exprimer ses plus profonds regrets. J'ai eu envie de le traiter d'idiot, mais je m'en suis abstenue. Quelqu'un d'autre que ma conscience veillait sur moi…

Je ne fus pas chuunin très longtemps. Peu après avoir franchi le seuil de ma quinzième année, le Hokage m'accorda mon titre de juunin pour une performance dont j'eus l'honneur de retirer toute la fierté. Bien que je ne me sois pas sentie particulièrement fière en ce jour funeste du vingt-trois juillet. J'avais été considérée comme un élément puissant par le chef de notre village grâce à mon sang-froid, à mes capacités et à l'expérience dont j'ai su faire preuve sur le terrain. Pourtant, ces mêmes points, ces mêmes critères n'étaient pas considérés de la même façon pour tout le monde. Car ce dont se souvenaient uniquement les civils qui croisaient ma route, fut que j'avais ôté la vie de mon père d'une indifférence et d'une ardeur inhumaines.

Mon père se nommait Toru Hasaai. Nunkenin de rang A, il vendait des informations aux villages ennemis à Konoha, au même titre que ces petites filles dont j'ai fait partie. Je me souviens du torrent d'eau qui s'était abattu sur le pays, du regard vide de mon coéquipier, fixant d'une angoisse lisible dans le fond de ses pupilles l'homme mort les yeux grand ouverts, le sang débordant de par multiples orifices de sa peau. Notre deuxième compagnon avait été tué durant le combat, quant au troisième nous ignorions sa localisation suite à l'embuscade que le criminel nous avait tendue. Ce criminel qui avait été un père pour moi le temps d'une promenade. Promenade qui avait bouleversé ma vie.

"Pourquoi…" avais-je soufflé, j'en oubliais qu'il était déjà mort. Mes techniques avaient eu raison de lui et de sa bêtise.

Je suis la fille de parents fous, et j'en assume les répercutions.

Il n'a eu que ce qu'il mérite.

Aujourd'hui, j'ai dix-huit ans. J'ai atteint ma majorité, je suis l'une des kunoichi les plus renommées de mon clan, sinon la plus méprisée. J'assume cette folie que l'on a diagnostiquée chez moi, cette schizophrénie avec laquelle je vis et dont je ne mesure pas le danger, d'après celui qui m'a tout appris.

Chaque jour que Dieu fait, je me pose la même question : qu'est-ce qui a poussé mon père à déserter Konoha et à mener cette vie de bandit qui a été, durant très longtemps, la sienne ? Quelle a été sa motivation pour me déconsidérer et me vendre à ce dit refuge que j'aurais dû quitter le jour de ma fuite ? Tant de mystères entourent mon père, cet être puissant, cet être respectable qu'il avait été. Un jour.

"Tu ne devrais pas porter sa veste. Tu ne fais qu'appuyer la réputation que te donnent les villageois."

"Tais-toi, Kei. Encore une fois, tu ne sais pas de quoi tu parles."

A mon tour, un jour peut-être, je déserterai.


…]Et avant de mourir, il renait une dernière fois…


Quand peut-on prétendre en avoir assez de la vie que l'on a pris tant de temps à construire ? Quand on réalise qu'elle n'a plus ni but ni sens, qu'elle nous freine, qu' elle nous détruit morceau par morceau. Aussi vaut-il mieux s'en détacher avant qu'elle ne nous anéantisse intégralement.

"Tu ne pourras pas changer les hommes et leurs morales de si tôt, Sora. Le jour où les réformes changeront, nous serons tous les deux morts." celles-ci étaient les paroles de Haru Hyûga. Mon maitre.

A mes yeux, le monde n'évoluait pas assez vite. Le clan Hyûga restait cloitrée dans ses traditions vieilles de plusieurs millénaires, les civils n'osaient se détacher de l'avis publique et n'adhéraient pas au changement, et notre Hokage n'est pas plus enclin à l'évolution et au progrès. Mais moi je voyais grand. De plus en plus grand. Et Konoha ne répondait plus à mes attentes, ce village où j'ai grandi ne me contentait plus comme avant.

"Mais s'il n'y avait qu'une terre, qu'un dirigeant, qu'un territoire ! Le monde cesserait de se faire la guerre."

"Non, car il y aura sans cesse quelqu'un pour s'opposer au dit dirigeant par jalousie ou mécontentement. De plus, notre société a beaucoup évolué, et il est un peu tard pour prétendre à un monde uni. L'homme a besoin de faire la guerre, sinon il ne se satisfait jamais de sa vie."

"Les êtres humains sont si barbares…"

Eh dire que j'en faisais partie.

Mon père amenait des jeunes filles au refuge où j'ai résidé dans l'espoir d'une nouvelle guerre, afin que le pays pour lequel il travaillait en toute discrétion parvienne à ses fins et conquisse les terres qui appartiennent à Konoha. Ce genre d'incident ne se serait jamais produit si tous les états s'étaient unis, car même l'alliance shinobis n'a pas mis un terme aux querelles qui régissent constamment notre quotidien. Qui que l'on soit et où que l'on vive. Mais cette idéologie, personne ne voulait y adhérer. Trop de changements, parait-il. Moi je n'y crois pas.

"Que peut-on faire pour y remédier… ?"

"La généralité publique ne l'acceptera jamais, Sora. Tu dois t'y adapter."

M'adapter à cette société anti-paix… est une résolution à laquelle je ne peux m'abandonner. Je suis sortie de la salle d'entrainement sans autre mot à prononcer, mon ombre disparaissant aussitôt des tatamis. J'imagine facilement les points d'interrogations qui ont flotté autour de lui, mon maitre, celui qui croyait m'avoir inculqué des valeurs justes, celles du clan, celles de Konoha. Mais j'étais sortie des sentiers battus bien avant qu'il n'ait ma tutelle, et il l'oubliait.

Maitre… vous serez certainement un honorable adversaire. Car je prends ma vie en mains maintenant, je m'en vais pour accomplir mes propres visions de l'avenir, car pour moi il n'est pas condamné à rester dans le noir. Car j'ai de grandes ambitions, car j'aspire à un rêve que je veux réalisable et pour lequel je lutterais jusqu'au bout. Non je ne mourrais pas, maitre. Pas avant que le monde ne change et n'accepte cette destinée que je pressens être la sienne. Quitte à inverser la hiérarchie, quitte à amener à l'oubli les hommes qui construisent notre monde à ce jour et qui désirent, tout comme moi, le rendre meilleur. Il est dommage de constater qu'ils empruntent la mauvaise voie.

Derrière toi.

Je regarde. Derrière moi, disparait progressivement le village de Konoha. Je marche sans m'arrêter, la nuit est tombée, mais le danger n'en est pas pour le moins là.

On dirait que ton coéquipier ne tient pas tant que ça à te voir partir. L'air de rien, il y tient, à son monstre…

Kei, toi qui me déteste autant, tu aimerais tant pourtant m'avoir pour ennemie. Tu aurais là une raison de m'évincer. Mais tu t'accroches désespérément, comme cela ne te ressemble pas. Je continue d'avancer, je sais que toi tu continues de m'épier, que ta colère fait bourdonner les insectes qui vivent en toi et que tu ne te crois pas prêt à m'abandonner ainsi aux mains d'une force qui t'ait inconnue à toi… comme à moi.

Il n'y a que lui pour deviner tes moindres plans, je me trompe ?

Il devient effectivement affreusement gênant. M'en débarrasser tout de suite ne serait pas une mauvaise idée, pendant qu'il se croit encore invisible à mes yeux.

Alors pourquoi ne le feras-tu pas ? Tu ne feras qu'y perdre dans l'avenir si tu le laisses en vie, Sora !

Je m'arrête. La vérité reste si difficile à entendre… Cette vérité si amère…

"Kei, déguerpis."




Pourquoi a-t-il fallu qu'il ordonne à cette nuée d'insectes de m'attaquer de plein fouet ? Il n'a fait que donner raison à ma conscience, moi qui souhaitais l'épargner. Je pense que notre combat à sorti de leur sommeil bien plus que quelques dizaine de civils, peut-être même quelques shinobis. Je voulais ne laisser aucune trace de mon départ, je voulais que l'on se souvienne de moi comme une kunoichi de valeur. L'on ne parlera de moi que sous le nom d'une folie à laquelle on finira par attribuer mon nom, à présent. Il a fallu qu'il se dresse sur mon chemin. Il a fallu que je tâche mon nom pour le faire déguerpir. J'ai déshonoré, en un combat, le clan Hyûga. Je n'en suis plus digne, à présent. A cause de cette marre, de cette étendue de sang, où se noient après une vaine tentative de nage les insectes qui ont servi au combat.

L'on ne parlera plus de moi comme l'une des fiertés de mon clan, d'une jeune fille qui a vécu des épisodes traumatisants et qui l'ont menée à la folie. A présent, je sais que l'on me reconnaitra comme la schizophrénie pure, celle qui ne se décide et ne se contrôle pas. Je sais que les villageois parleront de moi comme une criminelle "sans foi ni lois" sous l'apparence d'une enfant innocente, bien que je n'aie jamais prétendu cela. Oui, je suis en connaissance de tout cela.

Mais sait-on ?

Mon rêve n'est pas sous conditions.







Revenir en haut Aller en bas
Sora Hyûga
~ The Hyuuga Schizophrenic ~
Sora Hyûga


Messages : 30
Date d'inscription : 20/01/2013
Age : 27
Localisation : Vous n'en saurez rien

Dossier Shinobi
Niveau de puissance: B
Grade: Nukenin

La Folie porte mon nom || Fiche de présentation de Sora Hyûga Empty
MessageSujet: Re: La Folie porte mon nom || Fiche de présentation de Sora Hyûga   La Folie porte mon nom || Fiche de présentation de Sora Hyûga EmptyLun 21 Jan - 13:52

Ma longue présentation est terminée, au cas où Smile ~
Revenir en haut Aller en bas
Senju Tenshirama
Administrateur
Senju Tenshirama


Messages : 90
Date d'inscription : 12/12/2012

Dossier Shinobi
Niveau de puissance: S
Grade: Yondaime Hokage

La Folie porte mon nom || Fiche de présentation de Sora Hyûga Empty
MessageSujet: Re: La Folie porte mon nom || Fiche de présentation de Sora Hyûga   La Folie porte mon nom || Fiche de présentation de Sora Hyûga EmptyMar 22 Jan - 15:41

J'étais pas vraiment pour le fait d'avoir une Hyuga déserteur. Pour plusieurs raisons d'éthiques. Mais bon.. Pour la qualité dont fait preuve cette fiche, je ne vois pas pourquoi nous ne te donnerions pas ce que tu demandes. Pour le niveau de puissance je dirai plutôt B même si tu mérites le A. Mais tu es jeune déserteur donc ça te laisse une belle marge pour progresser à mon avis.

Validée

(concernant le niveau de puissance, je te laisse le choix d'accepter le rang B. S'il ne te convient pas, un autre admin viendra donner son avis pour savoir celui que tu auras)
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé




La Folie porte mon nom || Fiche de présentation de Sora Hyûga Empty
MessageSujet: Re: La Folie porte mon nom || Fiche de présentation de Sora Hyûga   La Folie porte mon nom || Fiche de présentation de Sora Hyûga Empty

Revenir en haut Aller en bas
 

La Folie porte mon nom || Fiche de présentation de Sora Hyûga

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» Première rencontre ; Une Hyûga dans la place ! {Sora}
» Fiche de présentation
» Aya Kaori || Fiche Présentation || Terminée
» Himeji Lin ou comment faire sa présentation... [Fiche Terminée]
» Il n'y a qu'un pas entre la folie et le courage

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Setsuwa No Shinobi :: NAISSANCE DU SHINOBI :: Fiches de Shinobi :: Fiches validées-