Acte 1 : Coup de foudre à Yu no Kuni (feat Toshishiro)

Quand on se laisse bercer par de futiles ambitions voilà ou cela nous conduit. Ces pauvres âmes errantes avaient profondément bafouées le code de l'honneur en m'attaquant dans le dos, tel des rats avides de chairs. Et mes paumes avaient eu raison de leurs misérables existences. Antipathique assermenté.. tout ça me faisait de la peine. Mais lorsqu'on prend soin de planifier une attaque, aussi subtile soit-elle, il va de soi de prendre soin de discuter de la cible la plus approprié. Eh avec moi ils avaient péché le mauvais poisson. L'homme qui « aurait » tué plus de 1000 shinobis durant sa carrière méritait bien plus qu'une simple bande de détrousseurs introverti comme plat de résistance. Retroussant fébrilement les manches de mon manteau j'appliquais un soin mineur aux entailles qui venaient de m'être faite aux avant-bras. J'avais beau critiquer leur manque de professionnalisme ils étaient presque parvenus à m'amputer des bras sous le coup de la surprise. Mais ils avaient aussi négligé mes compétences. Et mère pourrait bien le confirmer d'en haut. Épongeant par la suite le liquide visqueux et inerte qui s'était incrusté sur les pores de ma peau je repris la route sans avoir réellement en tête un but précis à ce si joli voyage que j'étais en train d'entreprendre. Il ne m'apportait rien d'autre que la quiétude et nourrissait mes yeux de paysages somptueux comme désolant. Des contrastes saisissants, rassurants. Les peintres raffolaient de ce genre de mirages pour accroître leurs propres économies. Peut être aurais-je dû devenir un artiste pour accroître mes fonds et faire ce que je veux ? Humm.. c'était une possible supposition mais la liqueur rougeâtre s'extirpant avec accroc de chairs fraîchement entaillés me manquerait. Je n'étais pas fait pour une vie de civile, Tairiku n'avait pas fait de moi, son fils, un de ces gens-là. Je suis né comme lui, pour piller, tuer et me donner bonne conscience que mes actes étaient les plus justes du monde. J'avais eu du mal à concevoir ce point de vue et j'avais toujours un peu de mal, mais il n'en restait pas moins que c'était ma seule et véritable nature..

Le jeune larbin de Sakushi Uchiha rabattit sa capuche avant de reprendre sa route sur les chemins tortueux qui s'offraient à lui. Il n'était pas satisfait, n'avait pas joui du plaisir d'avoir ôté la vie de ces bandits de bas chemin. Il valait bien plus que cela, alors pourquoi personne n'osait prétendre à surpasser ses pouvoirs ? Il n'en avait strictement aucune idée. Se perdant dans des pensées objectives qui pourraient le stimuler, il arriva en vue du village de YU, la capitale du pays des sources chaudes. Voilà un moment qu'il n'y avait pas mis les pieds et savait pertinemment ce qu'il risquerait de rencontrer en ces lieux. Une sombre légende raconte que ce village (comme le pays entier d'ailleurs) soit entre les mains d'un monstre aux pouvoirs terrifiant. Un monstre sans pitié qui gobe la cervelle de ses victimes après avoir bien pris soin de les éviscérer. Un monstre plein de charme, n'ayant de pitié pour personne, maudissant l'espèce humaine et ses semblables.. refermant rapidement son petit calepin, Tolim pris soin de tâter le haut de son crâne, comme adressant une bénédiction à sa cervelle qui ne voulait pas qu'elle finisse dans l'estomac de cet animale. Bien qu'il savait ces dires comme étant de pures calomnies, il n'en était pas moins que le chef des Yakuza du clan Oni était le reflet même d'une poudrette remplie de défections. Mais il n'y avait qu'une infime chance pour qu'il puisse tomber dessus. Cela paraissait même improbable. Mais dans l'optique d'une trajectoire sinueuse, rien n'est impossible. Et puis voyager de nuit n'est guère chose facile. Il lui faudrait trouver un refuge pour la nuit. Et sa bourse assez pleine lui permettrait d'accomplir ses désirs les plus fous durant la nuit qui se présentait. Hop hop, un pas, puis un deuxième, et voilà que notre héros se trouvait dans une auberge mettant à profit les désirs charnels de quelques dames qui se trouvaient là..

~ Tard dans la nuit ~

La douceur du foyer, la quiétude tonitruante. Toutes les conditions étaient réunis pour passer une nuit de folie. Bien qu'en parlant de folie, notre jeune Tolim n'était pas loin de l'avoir. Devant lui, les verres s'empilaient à une vitesse folle. Il ne prenait pas du plaisir à ingurgiter le liquide, il se contentait tout simplement de maintenir l'engrenage en vie et lorsque la note lui parvenu enfin.. il n'avait que ses yeux pour pleurer. D'ailleurs, insatisfait de celle-ci, une sombre colère commença à l'animer au point que plusieurs clients de la taverne se dressèrent devant-lui. Mais quelques minutes plus tard, il ne restait rien du mobilier. Les poutres qui soutenaient l'établissement s'était toutes affaissés au point qu'il finit par s'écrouler dans un vacarme prodigieux. Tolim, peinant à sortir du bâtiment en ruine, se laissa tomber sur le sol dallé. L'alcool n'avait jamais de bons effets sur lui, la preuve en était une fois de plus.. Mais ce nouveau train de vie lui plaisait.Désormais il pouvait faire ce qu'il voulait sans contraintes (ou presque), il ne laisserait plus personne lui dicter sa conduite. Il fut esclave un temps, mais ce temps était maintenant révolu. Il appréciait la douceur de la vie, la douceur de la nuit et de la lumière de lune sur son visage. La vraie vie, l'émancipation. Mais à vouloir faire tout ce qu'on veut on finitpar avoir des problèmes bien plus imposants que nos envies. Là encore une fois, il avait eu de la chance car c'est pas comme-ci cette auberge avait été toute calme. Mais la prochaine fois, cela serait-il vraiment le cas ?.. Doué, inconscient, solitaire, lucide, alcoolique, sérieux, idiot. Tant de qualificatifs qui lui collaient à la peau, mais qui se contredisaient en permanence. Il était dans un cercle vicieux en permanence, mais malgré tout, ce cercle faisait de lui ce qu'il est maintenant : un shinobi aux moeurs implacables.. Croisant ses mains derrière sa tête, ses étonnantes facultés sensorielles (bien qu'étant toujours sous l'effet de l'alcool) lui permirent de desceller un chakra particulièrement puissant. Mais il n'ouvrirait pas les yeux pour autant.

- Si tu viens pour m'casser la gueule c'est raté. On m'est déjà passé dessus et pis j'ai pu la force d'écraser qui que ce soit là. Donc "oui" tu peux te tirer

Spoiler:

« L’alcool est notre pire ennemi, fuir serait lâche.»

- T’as fait ton travail. Maintenant, casses-toi !

Douce parole de la part de notre protagoniste. Cela ressemblait fortement à des ordres qu’un chef sévère donnerait à n’importe lequel de ses sous-fifres, venant annoncer fièrement qu’il a réussi une mission, alors qu’au final, il venait juste de réaliser quelque chose de normal, à savoir son boulot. Cependant, ici, il n’en était rien. Et c’est ainsi que la sublime femme qui était dans le grand lit de Toshishiro en sortit, nue, avant de s’habiller hâtivement et de filer en trombe. Elle le savait, si elle n’était ni la première, ni la dernière des prostituées du réseau du clan Oni, nombreuses de ses collègues périrent sous la lame de l’oyabun, parce qu’elles pensaient s’en attirer les faveurs en restant collées à lui après que celui-ci ait pu profiter de la gratuité du service qu’il a fondé. Une erreur fatale, selon Toshi. A quoi bon garder des femmes offrant d’autres services que ceux pour lequel elles étaient payées ?

Cependant, la dernière en date avait obéit, c’est pourquoi l’Ishikawa se contenta d’un sourire en coin, et épargna la vie de celle-ci. Puis, à un rythme tout à fait empli de paresse, il quitta à son tour le lit d’une de ses nombreuses chambres qui composaient son immense demeure. Arpentant les couloirs, il n’hésita pas à cracher plusieurs fois sur le sol, et d’étaler le tout avec son pied devant les femmes de ménage, qui s’excusèrent de ne pas avoir pensé à laver cette tâche qui venait à peine de se former. Oui, il avait envie de reproches, il avait envie de faire chier son monde, comme à son habitude. Absolument ravi de sa situation, il passa à vrai dire sa journée à glander, arpentant nonchalamment les différents quartiers de sa demeure, de sa source chaude personnelle à son salon, en passant par la cuisine où des larbins passaient leur journée à lui confectionner des plats qu’il leur cracherait sûrement à la figure au moindre goût déplaisant. Une journée habituelle, à vrai dire. Une journée à son paradis sur terre pour Toshi, un enfer sans fin pour toutes les personnes qui étaient à son service dans la demeure, piégées. Elles ne pouvaient plus démissionner, sous peine de mort. Elles ne pouvaient plus faire d’erreurs, ou d’oublis, sous peine de mort.

L’appel de l’extérieur se faisant de plus en plus fort, il ne se priva pas d’y répondre. Se promenant désormais au hasard dans les rues de la capitale, les mains dans les poches, l’ambiance autour de lui changea. Les commerçants n’osèrent parler trop fort, les enfants cessèrent de jouer trop bruyamment près de lui, ou d’être sur son chemin, et même les hommes les plus baraqués et courageux se décalèrent, faisant un signe de respect de la tête, un signe à la fois empli de crainte et d’admiration. Car, oui, tant que l’on ne l’importunait pas, Toshi ne s’attaquait pas aux personnes de son village. Ou, du moins, il était plus indulgent avec eux qu’il ne l’était à l’extérieur. Preuve à l’appui, il s’autorisa même à ne pas tuer un enfant lui étant rentré dedans par inadvertance, un de ses rares bons jours. Chose qu’il n’aurait pas fait hors du village de Yu, tant son mépris envers les autres populations était grand. Mais les habitants de ce village n’étaient pas cons, ils savaient qu’en obéissant à l’Oyabun du clan Yakuza qui y avait élu domicile, ils augmentaient leur chance de survie. Et lui dans tout cela ? Le temps que nous discutions de la mentalité des habitants, Toshishiro avait acheté une belle bouteille de saké dans l’auberge la plus proche, bouteille qu’il ouvrit avec ses dents, et dont il but la moitié d’une traite.

Là était la vie de rêve qu’il menait. En une journée, il venait déjà d’avoir une relation sexuelle quotidienne, un bain relaxant à une source chaude lui appartenant, avait emmerdé la moitié de son personnel, et commençait à boire sans raisons valables, juste parce qu’il en avait envie. Et cette première bouteille de saké se vida d’une traite. A vrai dire, il lui en fallait plus que ça pour succomber à l’ivresse, bien qu’il était obligé de s’avouer que cet alcool-là était sacrément chargé. L’envie lui prit d’aller en goûter un autre, c’est pourquoi, toujours dans un rythme absolument lent, bourré de paresse, il s’adonna désormais à la recherche d’une taverne. Oui, en 11 ans d’existence, il avait assez peu exploré le village où il habitait, sa demeure et ses domestiques lui prodiguant en réalité tout ce qu’il désirait, lors de ses jours de congés. Et lorsqu’il se baladait à l’extérieur, c’était surtout pour tenter de se donner la bonne conscience de sortir de chez lui de temps à autre. Bref, trop fier pour demander l’aide des passants, il feint un air plein d’assurance dont il avait le secret, et continua sa quête.

Celle-ci ne fut pas trop compliquée. Enfin, presque. A vrai dire, Toshi avait trouvé son bonheur, et, à peine l’avait-il aperçue, à 100 mètres plus loin, que cette dernière s’écroula. Il eut un petit rictus, presque déçu qu’il ne soit pas la cause de tout ce vacarme. Puis, revenant à la raison, il se rendit tout de même compte que cela ne l’arrangeait point. Il avait envie de boire, et le seul bâtiment qu’il avait trouvé pour son bonheur venait de s’écrouler, là, sous ses yeux. Curieux, il entreprit tout de même de se diriger vers le lieu en ruine, afin d’obtenir des justifications, et de voir si une ou deux bouteilles ne trainaient pas par là. Arrivé, il n’aperçut qu’un homme, au sol, visiblement fortement saoul. Pitoyable. Cependant, avant que Toshishiro ne continue sa route, ce dernier, croisant les mains derrière la tête, sans le regarder, lui adressa la parole.

- Si tu viens pour m'casser la gueule c'est raté. On m'est déjà passé dessus et pis j'ai pu la force d'écraser qui que ce soit là. Donc "oui" tu peux te tirer.

Un éclat de rire. Ce fut la première réaction de l’Oyabun du clan Oni. Une personne qu’il ne connaissait absolument pas venait tout simplement de lui donner un ordre, qui plus est bourré d’audace et de confiance en soi. Toshi aurait pu l’ignorer, mais, se considérant avant tout comme supérieur et plus fort que tout être, il ne pouvait le laisser parler ainsi.

- Plutôt audacieux comme parole, de la part d’un homme qui s’adresse à moi à quatre pattes, qui plus est en me tournant le dos.

Puis, contournant l’homme, il se mit accroupit, face à lui, le fixant droit dans les yeux de son regard le plus hautain et méprisant, avec le sourire qui allait avec.

- Et sinon, mon petit, tu peux m’expliquer qui tu es et d’où tu viens, avant que je ne te tues ?

Toshi sortit déjà sa lame, et, pour intimider son adversaire, la planta vivement au sol, à deux centimètres de son visage. Il prit le temps de le questionner avant. Il n’allait tout de même pas tuer un Yakuza d’un autre clan s’il en était un.

Spoiler:

Cette parole détonante, cette assurance surprenante ! Ce gars-là avait décidément tout pour lui. Mais.. (oui il y avait un mais) il avait une gueule qui ne me revenait pas. Quelque chose en lui me mettait en garde. Étais-ce la puissance qui émanait de son corps ? Ou ce rictus serein et amusé qui dégradait son visage ? Ce gout têtue d'oisiveté ? J'avais bien nombres de remarques à faire quant à son arrogance et son audace et peu de personnes jusqu'à aujourd'hui ne s'était permis de me faire face si ouvertement (hormis l'alcool qui n'avait pas d'effets très bénéfiques et au contraire nocifs dans le sens où il m'arrivait d'avoir des problèmes plus tenaces après l'extinction de la race des gobelets dans une taverne). Contrairement à ce que l'on pourrait croire, cette rencontre fortuite résonnait en mon coeur comme un sentiment de Fortune et d'infortune. J'avais probablement eu tord de l'importuner et je savais ce qu'il en retournerait sachant que je n'étais pas vraiment apte à une querelle impliquant l'utilisation d'armes contondantes.Oui, la chance était de son côté car vraisemblablement, il ignorait qui j'étais et par conséquent mes diaboliques capacités également. Mais comme je ne pouvais m'en servir correctement, bah ça ne servait à rien.. Un homme incrédule à la parole facile.. il ne me ressemblait pas du tout dans les formes, mais dans le fond il respirait la même vie que moi. Son regard hautain, m'honnissant presque, empreint à l'agressivité, se voulait surprenant et il l'était sans doute, bien que je pouvais pas en juger par moi-même dans l'état actuel des choses. Il fallait donc faire table rase des bonnes manières avec un type comme lui, au risque de me voir une nouvelle fois amputé de l'un de mes membres. C'était un non-sens ironique, mais un sentiment dans l'esprit si.. jouissif. Je suis quelqu'un d'assurant, d'aussi cruel, d'aussi prétentieux et aussi con. Le flatter ne servirait à rien, tenter de fuir en étant bourré, non plus.. oui, au milieu de ce festin j'avais bel et bien une épée de Damoclès suspendu au-dessus de moi. Mais quant à savoir le moment où elle s'abattait pour éteindre mon âme.. c'était une tout autre question

Un chanceux chancelant, un brigand indolent.. il en imposait tant par sa stature que par son charisme. Et même s'il ne laissait pas ses émotions transgresser avec ce qu'il ressentait en apparence, une certaine peur engourdissait son esprit tel un crochet incurvé de poison logé sous son cou qui, au moindre mouvement, lacérerait sa pauvre chair bien fraîche, bien rosé. Mais il ne fallait pas courber l'échine, il n'y avait pas pire comme signe de soumission que de se courber devant un importun. Et son esprit, bien qu'altérer par l'alcool, était parfaitement conscient du danger que représenter ce type mais en aucun cas il ne pourrait se mettre dans ses retranchements, simple question de principe. Tolim continuerait de jouer la provocation en guise d'un affrontement sous forme de joute verbale plutôt qu'un affrontement plus musclé et qui lui causerait probablement de graves blessures physiques. Oui, Tolim est un type ayant plus tendance à chauffer ses adversaires par son langage cru avant d'entamer les "pourtapers", allant même jusqu'à trouver cela plus "jouissif" et excitent. Le visage de l'ancien Yakuza s'illumina sous l'effet de la provocation, forçant sur ses os engourdis pour tenter de se relever de façon à rencontrer et contenir le regard de celui qui lui faisait actuellement face, il put constater la soudaine percée clandestine de quelques nuages gris au-dessus des gravas de l'ancienne auberge. Tout était devenu si calme depuis quelques minutes, mais l'apparente sérénité des lieux n'était démentie que par une voix rauque et moqueuse provenant tout droit d'un jeune mec agenouillé ayant planté son sabre dans la terre et tandis qu'il faisait de son assurance sa seule arme, le bras droit d'Uchiha Sakushi. Le visage de Tolim se figea dans le marbre se localisant derrière le Yakuza. Une expression particulière traduisit son mal-être soudain. La peau de son visage devint pâle, des rides se dessinèrent sur son visage blanc et ses joues commencèrent subitement à se gonfler jusqu'au moment où il finit par expulser.. ce qui n'est pas vraiment très propre dans le cas présent, dans la mesure ou une partie de ces déjections buccales avaient directement atterris sur le Yakuza. Vomir, plus une honte qu'une fierté, mais il était loin d'y apporter une importance particulière. Il ne tenait pas l'alcool et il le savait pertinemment et en un sens, c'était ce qu'il trouvait drôle. Essuyant les contours de sa bouche fraîchement recouverts par une fine couche de.. "miettes" provenant de plusieurs domaines, avec la manche de son vêtement, il dévisagea d'un air nonchalant son opposant tout en soutenant son corps en positionnant ses bras tendues derrière son dos. Ses cheveux dansaient sous l'effet d'un souffle invisible, accentuant son côté "très mauvais garçon".

- Ben ouai à quatre pattes, faut pas confondre, avec de l'audace on peut tout entreprendre mais pas tout faire, là est la nuance ahahah !

Interruption..Deuxième rejet. Celui-ci rendit Tolim encore plus amorphe que précédemment. Ses "exgurgitations" étaient plus des oeuvres d'art traduisant les bons moments qu'il passait. Au point qu'il serait même capable d'en faire un apologue à Toshishiro Ishikawa. Déja qu'il avait manifesté l'envie de le buter, cela n'arrangerait en rien les choses. Mais tant mieux ! Tolim aime bien jouer et aime jouer dans tous les domaines. Qu'importe le prix à payer tant que la distraction en vaut le "coup"

- Je va, je vais .. je viens.. je viens des couilles de quelqu'un que tu connais sans doute bien et je suis celui qui continuera de te dégueuler dessus si tu fous pas le camp s'pèce d'abruti. Mais z'avant, j'aimerais que tu me plantes, juste pour voir si tu te laisserais commander par quelqu'un d'autre que toi-mêm'. Dur défie mon mignon hein ? :p

Même sous l'effet de l'alcool, ces phrases avaient des doubles sens plutôt juste. Que répondrait-il ?

Un second éclat de rire. Ne vous méprenez pas, il ne s’agit en rien d’une bonne blague sortie par la pitoyable personne qui se situait en face de l’Oyabun du clan Oni. En fait, le personnage même de Tolim amusait Toshishiro, voir une créature si faible face à un simple breuvage, qui s’était complètement emparé de chacun de ses membres, ne pouvait en effet que lui fournir cet effet-là. Son réflexe inexistant face au plantage de katana dans le sol de la part de l’Ishikawa montrait à quel point cet être, peut être puissant, restait tout de même faible dans cette situation. D’ailleurs, ce dernier aurait pu aisément l’assassiner, s’il avait été certain que ce ne soit pas un Yakuza, mais, pour le moment, Toshi dût se contenter de poser des questions, tout en rigolant un bon coup. C’est pourquoi il attendait impatiemment la réponse de ce dernier. Bizarrement, Tolim avait suscité la curiosité du chef Yakuza, qui aimait assez se moquer de ce genre de personnes qui sont drôles malgré elles… Il aurait bien voulu lui soutirer des paroles, car ce dernier se faisait long à la réponse, mais, au moment où il entrouvrit la bouche, ce ne furent points des sons immatériels qui en sortirent.

Une jolie déjection buccale. Décidemment, ce jeune homme s’enfonçait, et tout témoin de la situation était formel à ce sujet : le jeune inconnu venait de signer son arrêt de vie (Oui, car « arrêt de mort », ça veut rien dire ! Enfin, pas dans le sens que moi j’ai décidé de l’employer ! na !). Une belle galette, s’étalant sur l’épée de l’Ishikawa, ainsi que sur une majeure partie de ses chaussures. Qui plus est, sous l’effet de l’alcool, ce dernier marmonna une phrase absolument absurde aux oreilles de Toshishiro, une blague ou remarque de mauvais goût. Enfin, si nous partions de l’opinion de ce dernier, évidemment, tout ce qui ne vient pas ou n’as pas été créé par lui est de mauvais goût, mais nous nous éloignons de la question. Oui, le temps que nous débattions sur l’opinion de Toshi, l’homme au sol eut le temps d’évacuer une deuxième vague d’alcool, mélangée à du liquide gastrique particulièrement odorant. Relevant la tête, Tolim afficha cependant un air d’assurance, un air sûr de lui, qui ne montrait en rien de la peur face à son interlocuteur. Tant mieux, Toshi aime surprendre.

C’est alors que cette fois, il parvint à l’exploit d’ouvrir sa bouche sans vomir, pour balancer des paroles pour le moins provocantes. En effet, ce dernier venait d’annoncer qu’il était le fils d’une bonne connaissance du chef des Oni, avant de lui annoncer gentiment qu’il continuera de lui vomir dessus tant que ce dernier ne fichera pas le camp. Belles paroles, pleines d’audace, pleines de courage, pleines d’assurance. Pitoyable. Et comme s’il ne s’était déjà pas assez enfoncé, celui-ci demanda à Toshishiro de le planter avec sa lame, afin de voir s’il obéirait. Bien tenté. Car oui, avec cet enchaînement de phrases, Tolim venait bien d’essayer de se protéger. Juste après avoir prononcé des paroles très dangereuses pour sa survie, il venait tout simplement de donner un ordre à Toshi, chose que bien évidemment ce dernier déteste, afin qu’il n’y obéisse pas. Enfin, c’est bien évidemment ce qu’il croyait, car la réaction du Yakuza fut pour le moins spontanée.

Un troisième éclat de rire. Décidément, il y avait de quoi bien rigoler ce soir-là, et l’Ishikawa ne regretta en rien d’être sorti de sa demeure. Avant d’entreprendre de répondre à son interlocuteur, qui n’attendait que cela d’ailleurs, Toshi jeta un rapide coup d’œil alentours, qui ordonna de manière implicite à tous les témoins de cette scène qui avaient le regard hébété sur la situation de bien vouloir retourner vaquer à leurs occupations s’ils ne voulaient pas finir avec une oreille ou un œil en moins. Puis, dans un geste à la fois nonchalant et vif, il retira son épée du sol, et s’adressa à Tolim

- Et bien alors, on ne supporte pas la boisson ? Remarque, je te remercie, tu viens de me donner une occase en or de nettoyer mon katana.

C’est alors que Toshishiro essuya lentement son sabre plein de déjections sur la joue de son créateur. « Retour à l’envoyeur ». Il s’assura cependant bien de n’essuyer que le plat de la lame, et de ne pas trancher sa joue… Ou alors une infime coupure « involontaire »…

- T’as raison, cependant. J’ai pas du tout envie de te rendre le service de mettre à terme à ta misérable existence. Enfin, pas pour le moment. Toujours est-il que je pense que, si tu tiens aux tiennes, tu devrais rapidement me donner le nom du possesseur des couilles qui ont menées à ta création. T’as de la chance, pour le moment, tu m’amuses garçon. Mais je pourrais vite me lasser de toi…

Se lasser était un grand mot, car Toshi commençait à peine à s’amuser avec sa victime. Il était tel un félin qui laissait croire à une proie de petite taille ses chances de survie, il était cet homme qui ralentissait l’épée de Damoclès au-dessus de la tête de son interlocuteur, dans le seul but de faire durer son propre plaisir. Et puis, une inspection rapide de sa tenue prouvait qu’il n’était pas un Yakuza, ce qui autoriserait donc Toshi à faire ce qu’il veut de sa victime, sur ses terres. C’est en âme et conscience qu’il décida délibérément de s’amuser encore un peu avec la larve qui se situait en face de lui.

- Par contre, j’ai oublié de nettoyer mes pompes, excuse-moi.

C’est alors que, plutôt que de s’essuyer délicatement ses chaussures sur le visage de l’homme comme il avait fait pour le katana, Toshi lui adressa un grand coup de pied dans les côtes, dans le triple but de nettoyer sa godasse, tester la réaction de l’homme qui se trouvait à ses pieds, et surtout de s’amuser un peu. La curiosité envahissait de plus en plus l’Oyabun, qui attendit la réaction de Tolim. Allait-il être épris d’une vivacité nouvelle, lui provoquant le réflexe miracle d’éviter le coup, ou allait-il au contraire l’encaisser telle la loque qu’il était, et le cas échéant, quelle serait sa réaction ?

Spoiler:

~ Bulletin Cérébral ~

Quelle démarche fastidieuse, provocante, arrogante mais à la fois fort enivrante. Ce salopard croyait avoir la main mise sur quelque chose que personne ne peut prétendre posséder : la roublardise. Oui c'était un roublard, tant par son attitude attitude condescendante que par l'attouchement ferreux qu'il venait de me faire sur la joue. Il profitait de ma faiblesse tout en assurant sa position du mal dominant s'il t'en est qu'il ne me connaissait pas spécifiquement et que j'avais bien plus d'un atout dans ma poche. Une arme à faire valoir, qui me couperait de son entrave pour le moins insignifiant, mais qui contre toute attente, devenait très embêtante (pour ne pas dire grossièrement "chiante"). Il s'agissait tout de même de l'Obayun ! Pas de n'importe quel pecnot qui vous dévisage en enviant vos fringues de bourgeois tout en se trimballant avec sa charrette de 28 tonnes remplie de choses diverses et variées. Non non, un homme doté d'un charisme hors-norme pour tout digne salopard qui se respecte. Dans le monde des trafiques il s'était fait un nom et sa perversion avait tout aussi atteint les sommets au point qu'on pouvait lui coller au visage cette marque de prestige dans le monde criminel. Mais alors.. je n'avais rien à lui envier, car son irrespect des politesses, bien que simple principe propre à tous normalement, n'était pas respecté. Cela dit, il m'amusait et sans prétention aucune, j'étais plus en position de force que lui pouvait s'estimer l'être avec moi. Tout était question de perception au final.. le pouvoir, l'amour de la domination, son seul juge.. c'est le schéma prototype de cette perception frivole. Qui domine les autres est fort, c'est une généralité indiscutable, même pour un salopard. Mais en revanche, celui qui se domine lui-même est considéré comme tout puissant. Ce qui est sans prétention, mon cas actuellement (et pas forcément qu'actuellement d'ailleurs.) Le tableau était terminé, mais il restait des finitions, des choses et d'autres à peaufiner pour qu'il soit encore plus resplendissant. Eh bon.. les finitions, non pas que ce soit la fin d'un boulot particulièrement ingrat, seraient-elles même témoin du victorieux de ce duel de sourd et du « qui a la plus grosse ».

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Toujours sous le joug d'une gestuelle inapproprié de la part de son interlocuteur, Tolim n'eut pas le laps de temps nécessaire pour manifester son opposition à l'étalage de la déjection qu'il lui avait étalé sur la joue. Même si sa lame ne fut que partiellement recouverte (car le plus gros du contenu avait atteint ses godasses) le déserteur eu un léger frisson lorsque l'acier froid et insidieux caressa sa joue. Mais il ne put sentir que peu ce froid étant donné la présence de la fine pellicule de déjection qui se trouvait sur celle-ci. Il avait manifesté l'occasion en "or" de pouvoir nettoyer son arme et c'était chose faite, car Tolim était loin d'être en état d'avoir des mouvements vifs et assurés. Il se contenta donc, comme simple réflexe, de plaquer la manche de son vêtement contre celle-ci pour balayer les restes nauséabonds de miettes et de liquide gluant. Fronçant légèrement les sourcils, il se contenta tout simplement de pointer son majeur droit, dans une détente à la fois monotone et surprenante, en direction du Oybayun. Ponctuant son geste par un "Va te faire foutre".Il n'estimait pas mériter une telle sentence mais cette pensée était très culotté de la part de la personne qui avait cherché la merde en premier et en un sens, Tolim n'avait récolté que ce qu'il avait semé et il paraissait tout à fait normal que Toshishiro exerce une forme de "vengeance", même si on ne pouvait pas vraiment qualifier cela ainsi. Tiquant légèrement, Tolim fit un claquement de langue tout en commençant à se courber pour se relever et ainsi révéler sa haute stature. Mais visiblement le Yakuza n'en avait pas fini et dans un élan de bonté incroyable, il assenait un coup de pied d'une rare violence dans l'estomac du bourré, l'obligeant à faire un petit sursaut sous l'effet de l'impact. Ses lèvres se teintèrent rapidement d'un liquide rougeâtre et il en eut pendant plusieurs secondes la respiration coupée. Reprenant peu à peu ses esprits sous une respiration haletante, l'iris de ses yeux commençant lentement à se voiler sous l'effet de la fatigue et du choc. Mais il avait la détermination nécessaire pour ne pas se laisser abattre, même dans l'état dans lequel il se trouvait. Il en avait vu d'autre et il en courberait pas l'échine devant cette garce. Ce couard avait sans aucun doute l'avantage mais était trop bien confiant, ce qui lui jouerait des tours. Malaxant son épaule gauche en positionnant ses doigts sur la poignée de son tantô, il lui répondit d'une manière tout à fait naturel et comme si rien ne c'était passé. Jouant ainsi une fois de plus sur l'aspect provocateur et jeune homme dénué de tout sens de raison.

-Moi c'est ta gueule que je vais te nettoyer pour t'effacer ce sourire hautain abruti.

Après avoir avalé 2 pilules aux propriétés encore masqués, il se redressa tout en soulevant une mèche de cheveux et poursuivit

- Mais après, pour ce qui est du nom du créateur de ces *il tâte ses parties génitales* Faudra être beaucoup plus convainquant parce que là franchement, tu crains.. Sa se dit "Obayun" d'un clan infesté de pourriture mais pour l'moment, c'que je vois moi, c'est une gigantesque tarlouze qui essaye tant bien que mal de s'affirmer devant quelqu'un qui ne lui donnera jamais ce qu'il souhaite: le fait d'être soumis "OH OH OH, je suis le vilain méchant et c'est moi qui commande !" Voilà ce qui équivaut à ton spectacle de rue ridicule ! Regarde les gens autour de toi enfin ! Regarde leurs faces déconfites ! Regarde les bordel ! Ils doivent se dire que si rien ne peut te tuer, ce sera bien le ridicule qui finira pas l'emporter ! Même ta putain de mère doit s'en r'tourner dans sa tombe. Être réduis à tabasser les touristes, voila qui fait pas bon karma s'tu veux mon avis. Alors je ne dirai qu'une seule chose: rentre chez toi. Casse toi, tire toi parce qu'à partir de ce soir tu te trouves en terrain conquis

Cela faisait longtemps qu’on ne lui avait pas tenu tête de la sorte. En quelque sorte, il lui rappelait Hayao, le seul ami qu’il n’ait jamais eu, et son prédécesseur au trône du clan Oni. Oh, pour sûr, Toshi est tout à fait capable de se passer d’un ami, et il n’éprouvait aucune nostalgie, il n’y avait pas lieu d’avoir regrets tant qu’il était en vie. Sa propre existence, c’était déjà une bénédiction, à la fois pour lui, et pour ce monde. Mais ne changeons pas de sujets, car les évènements à Yu no Kuni commençaient à s’emballer, non pour déplaire à l’Ishikawa. Décidemment, il se situait en face d’une forte tête, en face d’un homme au caractère au moins mauvais, si ce n’est fort. Toujours est-il qu’au fil du temps, le culot que l’homme affichait était en croissance exponentielle. Après le violent coup de pied que lui avait assené Toshishiro, son interlocuteur s’était relevé, cette fois, du sang et non plus du vomi au bord des lèvres. Tant de liquide dans une même bouche… D’autant plus qu’un joli doigt d’honneur, mêlé à un « va te faire foutre » lui étaient destinés, comme quoi, même en touchant le fond, Tolim avait décidé de tenir tête à l’Everest.

Et pour sûr, son air s’était légèrement refroidi, et, portant la main à son tantô, il s’adressa à Toshishiro avec un air plus grave et sec, en le menaçant. « Nettoyer sa gueule pour effacer son sourire hautain », qu’il disait. Cela surpris fortement l’Oyabun, qui écarquilla légèrement les yeux. Une telle assurance face à sa mort certaine, autant dire qu’il était suicidaire. Puis, avalant ce qui ressemblait à des pilules, il enchaîna en lui faisant une belle leçon de morale. Enfin, il se déchaîna, traitant le clan Oni d’un clan de « pourritures », puis en s’adressant à Toshi, qu’il qualifia de « tarlouze », « essayant de s’affirmer ». En clair, il lui reprocha de vouloir affirmer son autorité publiquement, alors qu'en fait, il ne valait rien. Bien évidemment, il lui conseilla aussi de regarder les gens autour de lui, leurs mines déconfites, tout en soulignant que l’Oyabun était ridicule, et que sa propre mère devrait se retourner dans sa tombe. Tous ces mots seraient passés inaperçus aux oreilles de Toshi, s’il n’avait pas lancé cette phrase « tu te trouves en terrain conquis ».

Voilà qui était très amusant. Un étranger qui fait détruire une auberge dans la ville où Toshishiro avait son siège, et qui hurle au propriétaire légitime des lieux qu’il se donne en spectacle, et, qu’au final, il ne vaut rien et que son territoire appartient désormais au nouvel arrivant. Évidemment, rien que pour faire plaisir à son interlocuteur, l’Ishikawa intensifia son sourire moqueur, et applaudit Tolim pendant une dizaine de secondes. Un tel discours, qui a l’air tellement plein de sentiments louables. Au final, son discours n’affecta en rien le Yakuza. Beaucoup de mots violents, beaucoup de phrases virulentes, mais au final, le fond était vide, et dénué de sens. Un discours contradictoire et paradoxal, donc.

- Allons allons, ma « gueule » est très propre, je ne pense pas que tu aies grand intérêt à la nettoyer. Fort dommage que tu ne sois pas coopératif, gamin.

Il feint un soupir exaspéré, s’étira, puis s’adressa à nouveau au jeune arrogant se trouvant face à lui.

- Le problème étant que je ne me « dis » pas Oyabun, je le suis, que cela te plaise ou non. Tu peux penser que c’est un clan de pourriture si tu le désires, je t’avoue que pour la moitié de mes membres, je suis d’accord avec toi. Je ne demande pas ta soumission petit, je ne devrais pas la demander, car si tu étais muni que de ne serait-ce qu’un morceau de raison, tu l’aurais fait par toi-même.

Puis, il regarda toutes les personnes aux alentours, comme l’avait dit Tolim. « Regarde autour de toi ». Cela décrocha un petit rictus au visage de Toshi, qui ajouta.

- Honnêtement, je veux bien regarder les gens autour de moi, mais, désolé, je n’en vois pas un qui mérite ma considération. Je t’accorde cet honneur, sois-moi au moins reconnaissant ! Tu sais, ma « putain de mère » peut se retourner des milliers de fois dans sa tombe, à part cuisiner, elle ne savait rien faire, et ne m’a absolument rien enseigné. Elle ne vaut donc pas mieux que quiconque sur cette terre. Et, contrairement à ce que tu dis, un touriste comme toi, je ne l’ai pas encore tabassé, au contraire, je t’ai à peine caressé, et tu as l’honneur d’avoir reçu une trace de ma chaussure sur ta veste, tu devrais être fier.

Puis, toujours en fixant son opposant droit dans les yeux, Toshi sortit à nouveau son katana, et s’appuya dessus après l’avoir planté dans le sol.

- Je n’ai que faire de tes leçons de morale, mon existence est bien plus bénéfique à cette terre que la tienne. Même si tu ne me révèle pas le nom de ton géniteur, je saurais un jour le retrouver, et alors, je pourrais lui ramener un morceau de ton cadavre. J’veux bien que tu me dises de rentrer chez moi pour essayer de te donner un peu d’assurance devant cette foule qui assiste à ton humiliation, mais malheureusement pour toi, je suis déjà chez moi, je foule une rue qui m’appartient, et ce n’est pas le parasite que tu es qui m’en dissuadera. Maintenant, tu as le choix entre rentrer dans ta demeure, ou prendre la correction que ton père a visiblement oublié de te donner à maintes reprises.

Désormais arborant son air le plus provocateur, il s’étira, et, toujours appuyé sur son épée, attendit une offensive, ou une attaque verbale de celui-ci. Quoi de mieux pour égayer sa journée que d’en venir à bout d’un de ces fichus touristes qui se croit chez lui ? Ou alors, il n’allait pas le tuer, mais simplement le rosser, et s’amuser avec lui. Toujours est-il qu’il répondra à son instinct et à ses pulsions, comme d’habitude, qui, pour le moment, étaient plus dirigées vers l’amusement que l’envie de tuer.

~ Bulletin Cérébrale ~

Il avait vraiment tout pour lui, tout pour satisfaire les pires ordures qui ont foulé cette terre. Son arrogance, son assurance, sa manière hautaine et prétentieuse de vous tenir sous son joug. Il était bel et bien comme ont me l'avait décrit, un homme sans scrupule ne courbant jamais l'échine. Il avait du charisme c'était certains, mais n'était pas trop impressionnant. C'est ce que l'on pense à première vu, mais quand on à loisir de tâter de ses remarques acerbes et venimeuses, on est amené à penser le contraire. C'était une triste réalité, mais je me sentais dépassé par ce type. Lui tenir tête encore un petit peu plus ne servirait à rien, c'est une perte de temps et un gain d'ennui qui s'accumulait un petit peu plus. J'avais bouclé mon test et avait confirmé les dires qui lui étaient portées. Quoi de plus ? Un vipérin dans toute sa splendeur. Je ne pouvais que l'admirer. Il venait habilement de souligner le manque de coopération dont je faisais preuve depuis le début de notre rencontre, il trouvait même cela dommage.. Il changerait très vite d'avis dans les prochaines minutes. Il obtiendrait la satisfaction tant convoitée, celle d'être respecté. Je n'avais clairement pas l'avantage face à un salopard comme lui. Et comme toute personne lucide qui existe en ce bas monde, je n’avais pas vraiment besoin d'être taillé en pièce d'autant plus que j'étais pas totale forme pour me bastonner avec lui. Enfin, c'est ce que je disais surtout. Je m'apprêtais à rengager un dialogue plus calme avant lui, si c'était sans avoir noté la remarque très fielleuse qu'il venait de faire de sa mère. Comment ne pouvait-il pas avoir du respect pour celle qui l'avait mis au monde ? Nourrit, blanchis, éduqué, torcher le cul. Le reste je m'en foutais éperdument, mais cette remarque, j'avais vraiment du mal à la digérer. Mes poings se crispèrent, comme pour répondre à cette remarque, qui au final ne me concernait d'aucune façon. Mais le respect que j'avais eu pour ma mère s'en trouvait bafoué dans la bouche de ce salopard. La colère est un sentiment qui ne peut s'expliquer, et la raison, même si évidente, n'est peut être parfois pas celle que l'on estime la source de notre fureur. Je n'étais pas un bleu au point de ne pas conserver mon sang-froid. J'étais même très fort dans ce domaine. Un homme mi-lunatique mi-fantasque. Ma vraie seule et unique arme. Il m'avait découvert avec la couverture d'un homme inconscient, ce que je n'étais bien évidemment pas. Eh il le verrait de lui-même de toute façon. Il était Oyabun après tout, pas n'importe quelle personne quoi et j'ose espérer que son intelligence n'avait rien à envier à son arrogance. L'acte 1 prendrait une tournure tout à fait inattendue. L'acte 1, celui ou on découvre les protagonistes, ou on apprend à les connaitre. L'acte 1, une mise en bouche d'une importance cruciale à mordre à pleine dent.

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Tolim prit soudainement une posture des plus étrange et pour le moins anodine. Se plaçant en équilibre sur les orteils de son pied droit en balançant légèrement sa jambe gauche d'arrière à l'avant, il fit un tour sur lui-même finissant par claquer des doigts, ce qui provoqua une légère détonation de fumé. Le temps que la fumée ne se dissipe, ont put facilement apercevoir qu'il n'était plus dans l'étrange tenue pouilleuse et recouverte de déjections buccales qu'il portait quelques minutes, voir même quelques secondes auparavant. Et comme pour narguer l'Oyabun qui lui faisait face, il passa sa main d'un mouvement vif et sec sur sa veste, de bas en haut, en trajectoire d'un arc de cercle. Plutôt fier, il se contenta tout simplement de sourire à son homologue. Il faut dire qu'il était largement plus présentable que celui-ci à présent et le potentiel risque que celui-ci ne l'admette pas était aussi à prendre en compte. Mais à moins qu'il ne se force à lui vomir dessus ou lui pisser dessus, Tolim ne voyait pas de quelle façon l'Oyabun pourrait exprimer sa jalousie face à un vêtement plus neuf que le sien. Peut-être qu'il ne le ferait tout simplement pas et c'était tant mieux en un certain sens. Mais quoi de mieux pour contrer la provocation que de provoquer à son tour. Bref ! Il était un peut de mettre un terme à cette conversation houleuse en passant à toute autre chose. Tolim s'imaginait déjà, loin de Sakushi, loin de cet abruti qui au final valait bien moins que l'Oyabun du clan Oni. Tous des tarés disaient-on. Il y avait forcément une place pour lui, quelque chose d'indiscutable, à la hauteur de ce qu'on attend d'un gars comme Tolim. Il s'agirait là d'une émancipation bien plus importante et rentable que celle de travailler avec ce rejeton du clan Uchiha. Sortant la tête des nuages, Tolim arbora un air à la fois supérieur et serein sans pour autant être hautain au point que cela en devienne une provocation. C'était son style de bourgeois bohème et il se complaisait depuis des lustres dans ce registre. Par ailleurs, il ne semblait plus bourré. Un leurre ? Une arme secrète de perdition. Quoi qu'il en soit, ce ne serait pas le genre de truc qui réveillerait ce que pensait le Yakuza extérieurement, mais plutôt intérieurement. Décalant une mèche de cheveux qui lui tombait au niveau du front dans une gestuelle sophistiquée digne des plus hauts bourgeois de cette terre, il répondit avec un certain charme et une certaine aisance à l'Oyabun

- Vous êtes vraiment sympathique. J'ai pu jouir d'avoir été le seul et l'unique spectateur d'une représentation dans la vie courante de Toshishiro Ichikawa dit "le fou allier" chez les miens. Je ne pouvais pas RÊVER mieux en cette période ou je me fais considérablement chier. Tu es vraiment à la hauteur de ce qui est dit toi: un gigantesque salopard ! Et crois-moi "MEC" y'a de quoi être vraiment fier ! Tu finiras par avoir une institution à ton nom dans les années à venir, tu verras... Oh oui oui oui ! J'en suis même plus que certains !

Bousculant d'un geste sec la lame ancrée dans le sol de façon à ce qu'il se casse la gueule par terre, le jeune Tolim plissa légèrement les sourcils avant d'appuyer son genou contre le sol, arborant un air d'intellect. Il poursuivit dans la joie et la bonne humeur que les lieux pouvaient conférer

- J'ai cru savoir que le clan Oni ne recrutait pas ? Sa tombe bien parce que j'ai envie d'en faire partie. Des gars comme moi ça ne se croise pas à tous les coins de rue et je suis sûr même si tu t'en tapes complètement, que tu ne serais pas déçu et même au contraire ! Tu vanterais mes mérites, je deviendrais encore plus connu et salopard que toi et puis je te tuerais pour prendre ta place et je cracherai sur ton cadavre aussi vu que tu t'en taperas également ! Mais..

Il prend un air solennel

- Mais je ne pourrais pas faire tout sa sans ton accord tu comprends ?

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